mardi 9 septembre 2014

ACADEMISME DEFINITION : L' ARTISTE EST UN ARTISAN DU MONDE VISUEL AU DELA DE LA CULTURE

Pour l'ensemble des TROIS TEXTES   
 Cliquer sur " septembre " et " 2013 " , le texte ci dessous est le résumé du plus grand texte sur le même thème
Pour les dessins cliquer sur DESSIN 

( cours particulier possible,   La grande tradition encore vivante

Shane wolf un ex professeur emerite de angel academy de Florence   , disciple de Michael John Angel lui même :

Studio Director and Senior Instructor

Michael John Angel had the enormous opportunity to study under the direct tutelage of Pietro Annigoni


ce qu'il a bien c'est cette filiation , je sais que c'est du sérieux originaire , il y a academisme et academisme , les americains de new york ont plutot tenté  de reconstituer quelque chose 

il me semble

finalement on peut envisager un cours par mail  , et envoi  de dessin realiste de bon niveau de ressemblance  et echange sur la base du texte ci dessous  bien compris et a condition  d'être tres motivé, pour info shane wolf a fait une video chez domestika " dessiner une  silhouette humaine  en mouvement"  )



1/INTRODUCTION A LA QUESTION DE L’ACADÉMISME   Analogie littéraire : CRITIQUE DE LA TOUCHE FINALE (QU'ON PEUT GRATTER ) :

Rodin : " L'art n'est que sentiment .Mais sans la science des volumes , des proportions , des couleurs, sans l'adresse de la main ,le sentiment le plus vif est paralysé."
Victor Hugo «  la forme et le fonds qui remonte  à la surface »
Einstein « les théories nous disent ce qu’il est possible d’observer » 
( et c'est tout pas plus pas moins, faut pas leur demander plus)
Burandelo " Il n'y a rien de nouveau sous le soleil,  mais le temps est venu de retrouver les clefs de certaines portes ouvertes et de les ouvrir à nouveau " 
De Vinci "si tout est bien en place les détails viennent naturellement "
Shane Wolf  "Les ombres font tout le boulot et les lumières récoltent toute la gloire" ( il n'y a rien ou peu dans las blancs sur la feuille )  
Shane Wolf " Les ombres c'est la cavalier et les lumières la danseuse"
Burandelo " Sur la rétine il n'y a que du clair et du foncé , l ombre et la lumière ça se passe plus loin dans le cerveau , culturellement on préfère la lumière  " 

Henri Sarla . A propos de ce "Cosa mentale" qu'on nous ressert chaque fois qu'il est question d'art conceptuel, prenons la peine, pour une fois, de citer Léonard in extenso:

"Les premiers principes vrais et scientifiques de la peinture établissent ce qu'est le corps opaque, l'ombre primitive et dérivée, l'éclairage, c'est à dire obscurité, lumière, couleur volume, figure, emplacement, distance, proximité, mouvement et repos. … Tout cela se comprend mentalement, sans travail manuel ; Cela constitue la science de la peinture, résidant dans l'esprit du théoricien qui la conçoit, une 'cosa mentale". La science de la peinture procède ensuite à l'exécution., beaucoup plus noble que ladite théorie ou science".
Il ressort de ce texte:
1. Que le terme « cosa mentale » fait surtout référence aux aspects techniques, physiques de la peinture.
2. Que l’exécution, pour Léonard, était essentielle, et donc que la « science de la peinture » ne constitue qu’un outil mis au service de la réalisation finale.
On est très loin, on le voit, de l’art conceptuel, pour lequel la réalisation finale n’est qu’une illustration de la réflexion qui l’a précédée. Bref, La filiation Léonard-Duchamp n’est qu’une fable s’appuyant sur deux mots sortis de leur contexte.


Examinons le cas d’un écrivain virtuel et très perfectionniste à la FLAUBERT ( ou CEZANNE en peinture) qui fait  un paragraphe sur un thème un jour, le lendemain il met avec pertinence un mot de plus qui lui vint à l’esprit pour approfondir, préciser, ou même décaler un peu le sens et enfin parvient à son but , son chef d’œuvre est réalisé , probablement qu’il va se dire que c’est la touche finale qui parachève son travail, qu’il a été inspiré, qu’il est doué etc…
Mais si on y regarde de près qui a vraiment fait le travail pour cette touche finale? Lui certes (et ses maîtres qui l’ont formé) mais la veille.
Ce mot là en particulier, destiné à prendre sa place dans un texte particulier préexistant, est venu à son esprit parce qu’il avait le paragraphe en mémoire, ce mot est arrivé en retard, il aurait pu arriver la veille et le lendemain ç’aurait été un autre qui aurait fait office de touche finale ou aucun, le texte aurait aussi pu être achevé d’un coup.   
En bref ce n’est pas le conscient qui a fait le travail c’est l’inconscient, la mémoire qui a parlé, la nuit a porté conseil  et au réveil le mot attendait de rejoindre la troupe, on oublie vite ce qu’on doit au contexte. Le peintre oublie vite ce qu'il doit au modèle .
C’est ce contexte qui a amené naturellement ce détail, c’est le contexte qui inspire le détail qu’il lui faut, l’écrivain s’attribue la gloire consciemment parce que d’un mot  il finit de parfaitement exprimer son thème, ça résonne avec l’idée qu’il se fait d’un artiste et d’autre part, en effet, il atteint son but,  pour lequel il a mobilisé beaucoup d’énergie. Il lui attribue tout le mérite, le sens du texte et l’attention parce qu’il est arrivé en dernier, il focalise, exagère son importance, il en fait une forme, un détail qu’il distingue du fonds, le paragraphe, il lui a sauvé sa vie d’écrivain, il s’attribue du talent qu’il situe non au premier jet mais à la touche finale. Il se peut que se dernier mot ai plus de poids que les autres dans le texte mais sans les autres il n’est rien, il n’est rien hors contexte. 
Mais le mot lui est passé dans le fonds, il s’est fondu dans la masse des mots et danse avec ses congénères. Au sens strict cette idée de touche finale décisive c'est une " vue de l'esprit " romantique il se passe tout autre chose.
Tout ça pour « faire sentir », si on remplace mot par touche, qu’il ne faut pas avoir peur de la méthode, c’est elle, c’est ce qu’il y a de présent sur la feuille qui inspire, qui est conçu pour inspirer l’œuvre en cours et qui dicte la suite qu’il lui faut en tant qu’image (subjectivité) en interaction étroite avec le modèle (objectivité).
Tout n'est pas du ressort de l’inconscient, à tout demander à l'instinct on l'épuise .La méthode consciente, active, volontaire le libère de la recherche des règles du monde visuel. Elle libère l’inspiration et laisse parler, CHACUN A SA FAÇON (c’est la touche finale),  l’œil,  les sens, la sensibilité ( le mot employé ici comme on dit mentalité sur le même plan d’importance ), la main sur la feuille, le cœur, la mémoire, même l’air si on admet que les idées sont dans l’air. En bref on a besoin que tout soit bien orchestré et éduqué pour la performance.


2/PRESENTATION (IMAGINAIRE) A L'ACADEMIE DE L'ACADEMISME:

Rodin : " L'art n'est que sentiment .Mais sans la science des volumes , des proportions , des couleurs, sans l'adresse de la main ,le sentiment le plus vif est paralysé."

Paul Valery a propos de la photographie :" Elle engage à cesser de vouloir décrire ce qui peut de soi même s'inscrire "

Ernest Pignon-Ernest : "Le dessin affirme la pensée 
et la main, il affirme l’humain"

mail : academisme@gmail.com 

Cours particulier possible , le texte ci dessous est un cours par principe qui décrit le phénomène du dessin académique, restent quelques principes opérationnels et exercices a aborder. 

S'agissant d'un métier manuel  empirique, d'un geste, il est nécessaire pour en parler d'amener, au fur et a mesure de la présentation, divers éclairages philosophiques, psychiques ( ce qui se passe dans la tête ) et anthropologiques ( la mentalité est en amont du fait cognitif, en embuscade ).



ACADEMISME
INTRODUCTION LA PERIODE FRANCAISE

J’ai dessiné continument de 1990 à 2010 d’après modèle vivant dans les cours du soir de la ville de Paris 
Puis trois  ans dans un cours privé chez une portraitiste.
En général j’ai trouvé une idée par professeur en plus de la pratique.
Puis de 2010 à maintenant j’ai suivi tous les stages de Shane Wolf (sauf un), notamment son premier stage d’une semaine en tête à tête dans son atelier de Bagnolet, et je vais tous les samedis à la Grande chaumière et une fois par semaine dans un cours académique.
Du début à maintenant j’avais un potentiel pour le dessin, j’ai un trait expressif depuis le début, et j’ai maintenu un même but, faire du dessin de type classique, je voulais voir jusqu’où je pourrai aller dans cette voie.
C’est-à-dire donnant la sensation de forme et de lumière, gestuel, enlevé avec du style, des hachures notamment, J’ai toujours été fasciné par l’apparition de
la forme sur une feuille ( Shane Wolf dit « la forme est là ou pas », inutile de se persuader ). 
Puis au bout de quatre ans est venu l’envie de la ressemblance, l’idée de l’art et de la modernité ne me suffisait plus, j’en avais assez de cette subjectivité parce que je passais par des transes, des hauts et des bas, une fois c’était réussi , dix fois c’était raté et puis la ressemblance, que je trouvais un objectif plus raisonnable,  m’échappait sauf une fois de temps en temps, sans que je puisse mettre des mots sur le processus qui lui avait donné naissance, donc sans pouvoir me l’approprier.
Donc j’ai cherché une culture, une base, pour être plus serein. Avant-guerre, indépendamment de la question artistique, quel que soit le genre, moderne ou académique,  on reconnaissait la personne dans un portrait. Donc il y avait une capacité systématique à capturer  la ressemblance sur la feuille.
Mon processus intellectuel dans la période « Française » a été le suivant :
Compte tenu du genre que je voulais atteindre
J’opposai  d’une part Le SCHEMAS type BD (par exemple les cubes dans l’animation) le SYSTEME et d’autre part l’OBSERVATION, L’IMPREGNATION DE LA NATURE.
Pour moi l’art c’était la seconde catégorie
Je ne voulais pas de « recettes », pourquoi faire d’une façon plutôt que d’une autre, moi je pensais que l’observation de la nature devait donner la réponse à la longue.
Donc la littérature technique d’après-guerre ou chaque auteur propose son processus singulier me paraissait inutile.
Par contre, je n’étais pas contre des connaissances de type scientifique, longtemps, et même jusqu’au bout, j’ai cru que ces connaissances de type scientifique associées à l’observation allaient me donner la solution de la ressemblance.
Citons les phénomènes optiques :
Contrastes simultanés , l’oeil produit de la couleur et de la valeur dans certaines circonstances.

Les chauds avancent..
Le trait est un phénomène optique ; certes il n’existe pas de trait dans la nature, il n’y a que des surfaces qui se chevauchent ou des dégradés qui se terminent ; néanmoins il produit un fort effet sur le cerveau, il peut servir à tout.   
Citons les phénomènes naturels (dont certains sont naturels et optiques en fait, dans le sens que certains phénomènes naturels sont préenregistrés dans le cerveau par l’exposition au cours de l’évolution)   
La perspective atmosphérique, les lointains sont plus bleus et moins contrastés du fait de l’épaisseur d’air.
On peut étudier objectivement l’anatomie et la perspective.
Enfin ce qu’on sait dans le contexte Français est qu’il ne faut pas penser pour voir. (cf. « Dessiner  avec le cerveau droit»)
C’est vrai que  le processus cognitif ordinaire s’accompli in extenso DE LA RECONNAISSANCE DE FORME PRIMAIRE, AU SENS, A LA PENSEE, AU VERBE.
C’est vrai que si on doit scruter une forme pour la capturer dans la feuille il se produit une compétition entre le cortex, qui donne le sens, et l’inconscient cognitif pré linguistique que Shane Wolf appelle « le monde visuel ».
Mais ça ne suffit pas,  la vision objective est un point de départ, les protagonistes sont au nombre de quatre :
LE MODELE  L’ŒIL LA MAIN LA FEUILLE.
Il faut certes voir objectivement, mais aussi parvenir à avoir un trajet visuel rationnel qui permette d’évaluer les proportions et les valeurs relatives de la forme, puis mouvoir la main rationnellement de façon à transcrire ces proportions et valeurs sur la feuille et enfin, bien formuler, finir, pour que l’image produise son effet.
Enfin il y avait ce mot EFFET qui revenait dans la littérature technique d’avant-guerre et dans les discours des maîtres et qui n’était jamais explicité ce qui témoigne d’un langage commun entre les artistes et le public ;
Pour moi jusqu’au bout EFFET a suggéré UNE DUALITE irréductible entre ARTIFICE (actif volontaire) et IMPACT de la nature (passif reçu).
Cela parce que j’avais toutes ces connaissances éparses de type scientifique et qu’il n’y avait rien d’autre de disponible  que je n’imaginais même pas qu’une méthode soit d’une autre nature.
En fait pendant 20 ans, j’ai fait de jolies esquisses  sans précision,  cela avec l’alibi du dessin rapide et de la « libération » ou de « l’expression », ce qui est pertinent mais insuffisant,  les poses rapides sont un « cache misère » parce qu’elles sont hégémoniques. Le dessin rapide  est très riche d’enseignement mais il a ses limites, il faudrait qu’il cohabite avec les poses longues ou on peut finir. Le problème est d'être enfermé dans ce genre, de ne pas pouvoir alterner.  
 

 A/PREAMBULE- LEGITIMITE DE LA METHODE CLASSIQUE LA PRECISION REQUISE

Et puis le rencontre avec SHANE WOLF.


A ce stade, on doit quitter momentanément le cartésianisme Français pour tenter de décrire le phénomène.
On est dans le respect des traditions des Italiens.
On est dans l’empirisme et le pragmatisme des Anglos Saxon ; Le "je fais donc je suis" plutôt que "je pense donc je suis".
On est dans le ZEN des Japonais, la culture du geste et de l’économie de moyen. 
Cela, parce que tout se passe dans l’étendue ou dans l’inconscient, il s’agit de tenter de décrire ce qui s’y passe, donc si l’étendue reste l’étendue on ne peut rien dire.  
  
 Très rapidement un bon niveau de ressemblance a été atteint et je sais à quoi ça tient, je suis mon propre professeur (j’ai appris à pécher).
En préambule je dois dire que pour moi le plus grand secret de l’académisme est le suivant :
 1/Quoiqu’on représente la précision à atteindre est de l’ordre  du demi millimètre à l’échelle d’une feuille A4 ou A3, si on met deux points du modèle dans la feuille le troisième est à un endroit déterminé en rapport avec les deux autres avec ce degré de précision, le quatrième aussi et ainsi de suite.  
2/CE DEGRE DE PRECISION N’EST PAS NATUREL NI INTUITIF IL EST « CONTRE INTUITIF »
3/Il faut accepter ce fait en tant que limite humaine .Ce qui justifie le dessin par étapes rationnelles pour atteindre ce but. Même les maîtres procédaient par étapes. ACCEPTER est le maître mot, accepter les limites pour les faire reculer un petit peu.
J’ai noté toutes les paroles de Shane Wolf pour comprendre son processus intérieur. Ce qui est extraordinaire c’est que je n’ai rien retrouvé dans ses propos des connaissances que j’ai énumérés ci-dessus et qui me tenais lieu de culture du dessin à défaut de méthode.
B/DESCRIPTION CONCEPTUELLE DE LA METHODE
LES PARAMETRES INDEPENDANTS
Pour simplifier disons que Shane Wolf manipule trois paramètres OMBRE ANATOMIE PRECISION.
Il sait les marier comme en cuisine un seul enseignant doit aborder séparément et ensemble, de façon concertée, dans leurs rapports réciproques, les ingrédients, les proportions et la cuisson et montrer comment il s’y prend. 

Marier est le maître mot : Quelqu’un qui ne connait que l’anatomie fera des écorchés, un autre qui connait les ombres ne saura pas rendre les muscles et les plans, il ne saura pas les voire, il fera des grandes formes mais ne pourra pas finir. Si quelqu’un connait l’anatomie et les ombres et pas la précision cela ne sert à rien, tout paraitra faux, le cerveau connait les proportions du corps.

Pris isolément hors modèle l’anatomie, les ombres, et la précision sont des outils, ils sont à l’image de nos possibilités. Pris ensemble en interaction avec le modèle c’est encore autre chose, il faut savoir s’en servir les uns avec les autres, faire des choix, les marier.
« Le tout est plus grand que la somme des parties » disait Confucius, on pourrait dire « Les outils ne sont pas le métier ». 
 
Shane Wolf fait des démonstrations, c’est un enseignement verbal autant que non verbal. 
Le discours ne parait pas complexe, ça parait être des tautologies comme «  Chaque ombre appartient à la forme qui lui a donné naissance », aucune ombre n’est gratuite, en situation ce sont des principes directeurs, des aides mémoire, des garde-fous  d’une redoutable efficacité.
Ce sont aussi des observations fines de la nature par exemple la lumière traverse l’œil qui est transparent.
Comme l’anatomie, c’est une culture visuelle qui dirige et approfondi l’observation.

Paramètre est un terme issu du vocabulaire scientifique.
En effet on peut les aborder séparément donc se les approprier intellectuellement visuellement et gestuellement.
Par « OMBRE » il faut comprendre  la connaissance théorique du comportement de la lumière sur une forme, la reconnaissance visuelle sur le modèle qu’il faut éduquer (comme on voit ce qu’on sait dans les clairs on pense « lumière» on ne voit qu’une seule valeur alors que 80 % de la gamme s’y trouve, il
suffit de voir comment décroit la lumière sur un plâtre
, c’était le rôle pédagogique de plâtres à l’académie) et enfin l’exécution manuelle l’art et la manière de faire un dégradé sur la feuille de modeler efficacement  (cf. cours de Bargues). Cela de façon convaincante pour l’œil (il faut un système de choix pour l’ombre car elle est aléatoire, ou commence l’ombre ou commence la lumière ?)
C’est ça aussi voir objectivement, voir objectivement n’est pas voire passivement c’est aussi voire activement.
Shane Wolf dit il faut voire les valeurs absolues (image rétinienne) et non les valeurs perçues (image après traitement de l’information « on voit ce qu’on sait) 
C’est aussi savoir ce qu’on doit voir pour le voir effectivement, l’observer, parfois compenser les limites de la capacité de l’œil et les illusions d’optique car le piège des préjugés se manifeste aussi sur le plan cognitif. On continue de voir ce qu’on sait, car c’est notre nature, mais maintenant on sait ce qu’on doit voir, dans le sens d’EINSTEIN qui disait « Les théories nous disent ce qu’il est possible d’observer » on a une culture visuelle adaptée.    
L’ANATOMIE  est le principe directeur interne, non visuel en soi, qui organise toutes les formes et ombres du corps à la surface ( on parle d’anatomie artistique d’où l’importance de marier l’anatomie, les ombres et la précision pour traduire cette surface) sans quoi il y a trop d’information dispersée, on pense aux ombres du dos, d’autant que le modèle peut prendre plusieurs positions et que la lumière est changeante.  Comme la perspective pour l’espace si on veut mettre tous les angles en cohérence sur la feuille en plus de la mesure directe il faut un système.
Enfin la PRECISION : Il faut savoir marier la mesure avec l’observation et le dessin. Par exemple on connait les aplombs. Comme on l’entend dans le contexte Français ça dirige l’œil de haut en bas et de droite à gauche mais  ça ne dit rien ce que doit faire la main sur la feuille de cette information visuelle quand le dessin est déjà avancé. La mesure doit arriver à point nommé comme un outil d’un artisan. On a la boite à outil mais on n’a plus le métier.
La gomme mie de pain est " l'anti crayon ", la gomme (principe passif de comparaison et d'essai) est au crayon (principe actif de construction) ce que le ying est au yang.
. Il n'y a pas dualité mais complémentarité.


On peut méditer sur les associations de mots suivantes : détail/contexte, forme/fonds, conscient/inconscient, actif/passif, subjectif/objectif, il se peut qu’il y ait une correspondance Baudelairienne entre toutes ces dualités qui
seraient issues d'un même centre.

 C/FINI ET INFINI PASSAGE DU FINI DE LA METHODE A L'INFINI DE L'EVOCATION
Par quel miracle  trois paramètres FINI bien maitrisés suffisent pour susciter l’effet de vie que l’on attend de la nature dont la complexité est INFINI , la réponse tient en 6 points :
1/ On peut les maitriser hors modèle, ce sont des outils familiers
2/ Ils sont adaptés à la bosse, il faut connaitre ensemble et savoir manipuler de façon concertée, l’anatomie et la science de l’ombre et la précision pour faire une bosse dans ses justes proportions et donnant l’illusion de la troisième dimension à partir de deux dimensions de la feuille.
3/ La bosse est adaptée au modèle, il n’y a que de formes convexes dans un corps de la plus grande à la plus infime « on peut tout faire avec la bosse » dit Shane Wolf.  
4/ Ensuite une fois l’image rétinienne  capturée sur la feuille elle recommence à vivre dans le cerveau du spectateur, c’est-à-dire que ces trois paramètres interagissent entre eux. De plus le sens littéral que l’on a mis en sourdine dans l’acte de capture se réinvite le dessin une fois fait ( on sait que les devants sont les devants aussi parce que le sujet le dit pas seulement la perspective ) .
5/  Le cerveau contient des informations pré imprimées,  le système cognitif primaire n’est pas vide de connaissances qui lui sont propres et utiles. Donc  il ne demande qu’à être correctement stimulé.
Le dessin ne dit pas tout, même le plus réaliste des dessins, il dit suffisamment et de façon adéquate ce que requiert le monde visuel pour être stimulé.  
C’est pourquoi un dessin « non finito» peut produire la ressemblance on pense aux dessins succinct de Rembrandt, tous les dessins sont  « non finito ».
6/ Pour tous les phénomènes scientifiques cités plus haut, disons que de toute façon, c’est la scène qui donne la réponse. Ils sont  présents ou pas à leur juste place dans la scène, il suffit de les observer. La tautologie que j’ai inventée pour réconcilier la « période Française » et la « période Shane Wolf » est la suivante « L’EFFET DOIT ETRE CONGRUENT AU SENS ». Par exemple il faut réserver l’effet des devants aux devants  et l’effet des arrières plans aux arrières plans. En situation on a vite fait de faire l’inverse si on n’y pense pas.      
La conclusion est qu’au fonds ce qui compte c’est la capacité de capturer l’image rétinienne avec suffisamment de précision  et dans une forme adéquate de sorte que la version sur la feuille produise le même effet sur notre monde visuel que le modèle lui-même. Une fois capturée l’image recommence à vivre sur la feuille.
Le dessin ressemblant est une boite noire, à l’entrée on a les trois paramètres indépendants cités plus haut, à la sortie la complexité infinie de la nature est restaurée, on corrige avec la ressemblance du tout et de chaque partie à chaque étape du dessin. C’est le fameux « ci git à l’essai » de Roger de Piles.
Tout le reste est secondaire , par exemple concernant les contrastes simultanés, qui est une intrusion scientifique récente ,on peut certes faire des toiles abstraites simplifiées pour mettre à jour ces effets mais on commence alors à vouloir éduquer la public au lieu de le ravir, la réponse traditionnelle est qu’il suffit d’évaluer toutes ces nuances sans se demander si elle sont objectives ( couleur locale ) ou subjectives ( contraste simultané ) et aussi qu’ il importe de tout couvrir le plus vite possible puisque les couleurs interagissent entre elles , cela pour évaluer chaque touche dans un contexte existant .
Si on voulait évaluer consciemment et prendre en compte chaque phénomène optique et naturel sur la toile on ne pourrait pas avancer. Comme si un footballeur devait faire un calcul balistique et s’interroger sur les muscles en action dont il va avoir besoin au moment d’un tir au but (ce qu’il lui faut c’est apprendre le geste qui coordonne l’œil est la main et qui résume toutes ces notions)    On est dans l’empirisme  le « JUST DO IT des Anglos saxons »
On est dans l’empirisme  le « JUST DO IT des Anglos saxons » qu’on pourrait transposer en français par « BOUGE ! » parce qu’on est dans la sphère psychomotrice et non dans la sphère des idées désincarnées. 

D/ SOLFEGE ET ARTISANAT EN QUOI IL S'AGIT D' UN SOLFEGE OU D'UN ARTISANAT 
L’artisanat participe de l’empirisme
La ressemblance reste un combat, mais on a des outils  et on sait s’en servir. Je me rappellerai toujours  le « You’got it !! » enthousiaste de Shane Wolf 
A l’époque de l’académie
Avant  l’arrivée de la photo, L’ACADEMIE  ne produisait pas que de artistes.
Il y avait aussi des gens qui décoraient les boutiques, illustraient les journaux sans que le dessin n’est d’autre intérêt  ni de nécessite sociale que la seule figuration  LA RESSEMBLANCE systématique c’est de ça dont on parle Elle est d’un grand intérêt social car même si l’intérêt artistique est faible, le dessin figuratif est équilibrant, c’est un acte riche d’enseignement qui met en jeu tout ce qui fait l’être. C’est peut être bien le « roi des travaux manuels ». Selon moi, c'est une éducation du discernement, il faut accorder les actes, les pensées, la mémoire et les sentiments.  Discerner, cerner, représenter sont des termes du vocabulaire visuels, comme si on trouvait là l'empreinte de notre constitution sur notre esprit.
Appelons artisanat l’action coordonnées de l’œil et de la main et volontaire pilotée par une pensée experte en vue d’un résultat immédiat. Cette faculté de ressemblance est au dessin ce que le SOLFEGE est à la MUSIQUE.   
Volontaire parce que l’œil est entouré de muscles, il peut être dirigé et éduqué dans ses mouvement (par exemple les aplombs) 


Appelons art la faculté avec la figuration ou sans la figuration,  de susciter la sensation de vie, l’émotion, la poésie, la question, l’évocation au-delà des mots et laissons le de côté, disons qu’il « passe » dans tout geste ou pas, dans le sens de la phrase de Victor Hugo «  la forme et le fonds qui remonte  à la surface »  ou de celle de Pascal « le style c’est l’homme ». Tout geste atteste d’une présence que ce soit une démarche, une écriture  ou pas. Si on remplace Conscient / Inconscient par Actif / Inactif comme le suggère les images de la neuro science.
Si on considère  que la conscience est neutre en soi (dans le sens de Peter Brook, à propos du jeu théâtral, qui parle du « chapeau de la conscience »). Comme l’énergie nerveuse qui parcourt le cerveau  de façon différente au cours des divers processus. Si on considère  qu’elle peut se diriger sur une entité psychique ou une autre, alors si on focalise volontairement sur l’exécution le sentiment passe tout seul dans le geste.
On parle de "lâcher prise" comme si une main dans la tête retenait l'expression du sentiment, il faut donc l'occuper à autre chose. Classiquement on parlait de "SENTIR".   
Fonds et forme sont des termes du vocabulaire visuel qu'on peut généraliser à tous les processus cognitif et créatifs.
    
AU fonds que ce soit un sabot ou une image « photographique » C’est le même processus.
Le propre de l’empirisme est que le critère est le résultat non la connaissance.  Si on veut étudier le cosmos on a besoin de représentation, si on veut faire on a besoin de savoir-faire, le faire l’emporte sur le savoir, le propre de l’artisanat est qu’il s’exprime dans la sphère des actes dans l'instant.

L’observateur est impliqué physiquement il lui faut une culture experte qu’il puisse convoquer pour avoir la solution, qui soit une boite à outil. Une culture qui parle du corps au corps, qui pilote l’œil et la main de concert. Comme dans le sport. Capturer la ressemblance est un sport.
La recherche de vérité ou de connaissance n’est pas toujours opportune, Tout ce qui peut être fait  de main d’homme peut se passer de connaissance ultime car le geste traditionnel est une connaissance et permet de maitriser une infinie complexité. On a construit les cathédrales avant le calcul de structure. 
La science est utile pour tout le reste, pour l’infiniment grand et l’infiniment petit.
Si on demandait à une équipe de mécanicien des fluides d’installer une salle de bain, ils n’y parviendraient  pas par contre ils pourraient décrire laborieusement les phénomènes qui se passent dans les tuyaux par contre ils sont à même d’inventer les outils dont se servira le plombier.   


E/ L’EFFET-LE SENS RETROUVE D'UN MOT OUBLIE
En conclusion 
On voit ce qu’on sait, c’est notre nature d’avoir une culture, nous sommes non spécialisés, il suffit qu’elle soit adaptée. 
Donc l’effet ce n’est pas le schéma OU la nature 
L’effet c’est le schéma ET la nature :
Sur le plan psychique dans l’acte de dessiner, si on se fixe comme but la représentation, la frontière entre subjectivité et objectivité par moment s’estompe en particulier quand une partie est difficile à voir et à traiter ou quand l’œil atteint ses limites en tant qu’instrument de mesure, le schéma vient à la rescousse de l’œil et de la main. On ne peut pas dire si on sait  ou si on voit, si on est dans la projection des connaissances ou si on est dans la réception visuelle des informations, c’est absolument les deux de façon indissociable. C’est le sens, sans doute, de la phrase de De Vinci : « la pittura é cosa mentale ».    
Sur le plan conceptuel général, l’effet c’est de partir du schémas, le projeter sur le modèle, pour le voir et le formuler en faisant des choix rationnels puis enfin les « customiser »,   en français ce n’est pas « ajuster »  c’est   «  personnaliser »  c’est-à-dire capter le spécifique du modèle sur cette base solide et expressive issu des connaissances appliquées au modèle méthodiquement et qui a déjà les proportions du modèle et l’éclairage, qui justement est déjà ajusté ,base analogue aux fondations pour une maison.
Pour cette phase de personnalisation il n y a plus de règle toutes les ressources sont convoquées l’intuition la créativité qui s’exprime dans le geste, quoique de gestes préenregistrés sont forts utiles aussi, ainsi que l’expérience accumulée .A ce stade le Maître de Shane Wolf passait derrière lui en disant «  fait en sorte que ça ressemble » et il tournait les talons.
Tous les chemins mènent à Rome, mais nul ne peut ignorer les « règles du monde visuels », ce que l’inconscient cognitif requiert pour produire l’illusion de la troisième dimension, si l’on veut que l’image produise son effet. On peut appliquer des recettes traditionnelles qui sont autant d’économie (le poisson) ou mettre un point d’honneur à trouver ses formulations mais quel que soit le genre, ces principes ne peuvent pas être transgressés ni méconnus (savoir pécher) .On peut même avoir les poissons en permanence et aller pêcher quand même, pour se tester, de sorte que si on rentre de la pêche le panier vide on puisse tout de même faire un bon déjeuner.
On peut diriger la conscience sur bon nombre d’entités intérieures, mettre des mots sur ces processus pour se les approprier, mais par expérience, l’inconscient cognitif résiste à toute introspection. Il est trop en amont de tous les processus. Seul le geste traditionnel donne la réponse. «  ARS LONGA, VITA BREVIS ».
 
 Enfin, sur le plan philosophique, Einstein disait à propos du cosmos « les théories nous disent ce qu’il est possible d’observer ». Le dessin académique visant la représentation est un processus ou l’observateur est son propre instrument de mesure et ou le résultat de
l’expérience est tangible et immédiat. On peut dire à son propos « les théories nous renvoient ce qu’il nous est possible d’observer ». Le modèle renvoie le dessinateur à lui-même comme un miroir.  

F/QUELQUES REGLES DU MONDE VISUEL CONCLUSIONS
L’effet peut être employé suivant le contexte dans son sens actif (le concepteur) ou dans son sens passif (le spectateur) et même dans les deux sens en même temps indissociablement (l’artiste en action qui à la fois concepteur et spectateur de son travail) 
A ce propos Delacroix disait, à propos du dessin de Prud’hon : «Des premiers traits présentent seulement la masse confuse de son idée, mais l’effet d’ombre et de lumière est arrêté tout de suite, et, sur ces masses, il achève peu à peu et arrive aux dernières finesses ». (Les techniques du dessin par Pierre  Lavallée. Editions Van Oest 1947)
Citons également Claude Yvel, maître Français de la technique : « Au début il faut peindre par masse en évitant les détails ou accidents qu’on peindra ensuite lorsque le volume sera bien établi en se gardant que ceux-ci ne rompe le volume » (Le métier retrouvé des maîtres. Flamarion)
C’est un grand principe que Shane Wolf formule ainsi « Tout le jeu est de mettre le détail dans son contexte ».
Il faut comprendre que chaque détail n’aura de sens visuellement que dans un contexte préétabli. Il faut donc établir d’abord les grandes formes et la lumière.  
Le dessin académique est un processus de dessin par étape logique que l’on vérifie en assumant à chaque étape un taux d’erreur, l’hyper précision est une conquête ensuite la ressemblance une autre in fine c’est la cerise sur le gâteau.

Classiquement on parlait de tailler un bloc comme le sculpteur, ou de serrer le modèle (« serrer le modèle »  dixit Camille Versini élève de l’académie Louis ANQUETIN que j’ai rencontré agée de 93 ans à Neuilly sur Seine au cours de ma quête du métier)
Enfin ce que peu de gens savent c’est que le dessin rétroagit fortement sur la vision qu’on a du modèle DE Vinci disait si tout est bien en place les détails viennent tout seul dans leur juste contexte. Donc les premières étapes du dessin sont conçues pour la vision efficace et la correction. Elles sont très artisanales volontairement.
Sachant qu’il s’agit de capturer l’image rétinienne  c’est-à-dire celle qui arrive sur la rétine (précisément de la transposer « tel quel » dans les règles de l’art sur la feuille) .On n’y prête pas attention mais ce qu’on appelle voire dans le sens général est un résultat final, tout intervient y compris  la partie neurolinguistique qui focalise, focaliser est un terme du vocabulaire visuel, ordinairement on croit ce qu'on pense plutôt que de tester ses idées .C'est pourquoi avant le CP, dans les dessins d'enfant, le fonds est traité avec le même degré d'importance que le sujet. Il n'y a pas hyper focalisation sur le sujet, il n y a pas dualité sujet et fonds, ainsi les vides sont très expressifs et naturellement composés.

La pensée est finie, la nature est infinie, on ne peut saisir consciemment ou activement qu'un seul coté à la fois, à l'image de notre constitution, de notre main non spécialisée, la pensée qui conçoit n'embrasse pas le tout car elle est utilitaire ( deux sens au verbe concevoir, un  interne et un externe, la nature profonde du concept est d'être un outil ). Sa fonction est de discerner une forme du fonds et de se l'approprier pour en faire un outil prolongeant la main; il faut nommer la chose pour lui donner le statut d'outil et articuler une phrase pour la manipuler, mais le nom n'est pas la chose; c'est  notre nature, il faut faire avec . Il faut juste le savoir.

Par exemple, comme on a perdu la transmission du savoir-faire de l’académisme,
au sens strict une " vue de l'esprit ", une vision purement cérébrale a pris la place d’une vision objective , elle s’est engouffrée dans ce vide, comme l’eau s’engouffre dans toutes les anfractuosités des rochers lors du passage d’une vague.
Ainsi s’est installée une contraction sémantique entre art officiel et académisme, ces mots se sont presque fondus, génération après génération, quasiment en un seul. Si on remonte à l'origine on peut proposer à la place trois mots bien distincts , l 'académisme en tant que savoir-faire de la ressemblance, utile à tous les genres qui est un artisanat, en effet l'académie c'est l'école   , le genre : le réalisme qui est un choix artistique et qui pousse plus loin la technique figurative après l'école , l'art officiel l'art financé enseigné et montré par l'état avec l'adhésion de tout ou partie du public ou pas d'adhésion .
On éprouve dans le dessin académique l’unité possible entre le corps et l’esprit, la continuité, un peu comme si sur le plan spirituel on disait « la matière est le verbe de Dieu »
L’équivalent spirituel de E=MC2.    

On peut dire, en conclusion, que l’homme n’est ni « sapiens », ni « faber », il est les deux en même temps (et bien plus ), les deux facettes réconciliées, unifiées, dans l’action d'une même personne, dans la performance. Biologiquement c’est un artisan.

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 AUTRES CONSIDÉRATIONS  SUR L’ACADÉMISME : 


J'ai écrit  le texte sur l'académisme  par gratitude , pour rendre un peu de ce que j'ai reçu de Shane Wolf .( qui expose à la galerie l'oeil du prince, la galerie d'art figuratif à Paris )
Le texte est inspiré uniquement de l'enseignement que j'ai reçu ,.L ' enseignement prodigué à Angel Académie est  vaste, c'est une université du dessin et de la peinture ,  je ne parle que de mon expérience personnelle .

 Je suis âgé de 46 ans , après une vingtaine d'année de pratique régulière et presque autant de professeurs, je suis arrivé à saturation et découragement .
J'ai lu de nombreux livres sans parvenir à en tirer profit, c'est à dire a faire une synthèse entre les diverses disciplines : anatomie ,lumière , modelé ,mesure, théorie des couleurs  etc avec Shane j'ai compris
pourquoi en art la synthèse n'est pas intellectuelle , elle est dans le geste , celui ci doit être transmis en plus du discours par un praticien , un enseignant ne peut pas transmettre plus que ce qu'il sait faire lui même .

On peut trouver des éléments d'anatomie ,  de mesure , de modelé , de perspective , de tracé , de théorie des couleurs   etc .mais il est quasi impossible de les trouver réunis de manière orchestrée ,  hiérarchisée , en un ensemble cohérent , prêt à l'emploi pour l'artiste , qui laisse sa juste place à la sensation , où chaque discipline reste à sa place , en synergie avec les autres , comme une sorte de boite à outils .
Si il s'agissait de cuisine il serait inutile ,au fonds ,d'avoir un enseignant maître des ingrédients puis un autre de la cuisson enfin un dernier spécialiste des proportions , il va de soit qu'il faut que toutes les notions soient amenées en même temps , de manière orchestrée , par un seul maître .
Il est certain que passé le temps de la théorie la synthèse  se fait par le geste, par l'exemple du chef cuisinier .La réalisation est toujours au delà de ce qu'on pense pour elle , elle est gestuelle par essence , naturelle comme un reflex acquis , comme un geste de la main  .
Tout est lié , ainsi dans le dessin académique ou réaliste on comprend radicalement que par exemple  l'anatomie ne peut pas être abordée utilement sans la forme , la forme sans les ombres, les ombres sans les proportions etc et réciproquement  Ces outils sont nécessaires  pour restituer  la sensation de la vie dans son unité .celle ci étant non seulement la somme des disciplines  mises en oeuvre  mais aussi la somme de leurs interactions et plus encore , un lacher prise du conscient permettant l'expression de l'inconscient qui est infini dans sa possibilité de représentation .
C'est un peu ça l'académisme , les diverses notions n'ont d'intérêt que si elles sont amenées ensemble , dans leurs rapports réciproques .

On peut dire que parvenir à la ressemblance  est comme ouvrir une porte ayant plusieurs serrures , non seulement il ne doit manquer aucune des clefs  mais il faut les manipuler toutes en même temps avec précaution

J'ai cessé d'avoir de la satisfaction avec mes dispositions naturelles  , la ressemblance me résistait , c'est surtout dans le portrait et l' autoportrait que j'étais en prise avec cette cruelle réalité .
Cruelle réalité pour deux raisons , parce que de temps en temps j'y parvenais mais sans savoir pourquoi donc j'en était capable intrinsèquement  et que je  me disais que les maitres du passé y parvenaient systématiquement .
J'ai suivi de nombreux stages avec Shane Wolf dans son atelier de Bagnolet et à la grande Chaumière , grâce à son enseignement j'ai rapidement réussi à atteindre la ressemblance , il m'a apporté les clefs de la ressemblance, sans lui je n 'y serais pas parvenu .( et actuellement je continue de progresser avec Jonathan Saada peintre dessinateur et professeur au  Conservatoire de dessin et de peinture de Paris , il est issu de Florence Academy of Art qui est d'un niveau équivalent à Angel Acadeniy )

J'ai cessé au fil des années d'avoir de la satisfaction  , satisfaction au fonds narcissique , avec mes dessins certes vivants mais ne représentant pas , le plus souvent , le modèle fidèlement et surtout sans pouvoir le faire si  je le décidai ( c'est une chose de ne pas vouloir faire une chose qu'on peut faire , c'en est une autre de ne pas pouvoir faire une chose que l'on veut faire ). Il est à noter que j'ai toujours eu une qualité de vie dans le dessin cela dés le départ , c'est en soi  . La ressemblance dont on parle ici est la ressemblance formelle ( plus généralement dit on peut parler des règles du monde visuel ) , la pure technique qui fait qu'on reconnait dans un portrait , a minima , la personne dont il s'agit , c'est un moyen d'expression. Cela indépendamment de la question de l'intérèt artistique : de l'impact en terme d'émotion , psychologie , poésie , métaphysique , spiritualité , inventivité du traitement et autres catégories . J'ai cessé donc d'avoir de la satisfaction avec mes dessins et de me satisfaire  de l'alibi de la " liberté " ou de la " libération de la technique " . Ceci dit il est vrai qu'un apprentissage est une éducation , comme toute éducation il appartient à chacun d'en faire quelque chose de personnel, de trouver son style .
La culture du monde visuel , la technique intégrée , présente comme une sorte de pensée inconsciente présente en arrière plan , encadre le geste mais ne l'inhibe pas . Elle oriente la perception et délimite le champs du possible pour que l'image fonctionne , champs dans lequel l'inspiration peut s'épanouir utilement .
 . Il ne faut pas amalgamer éducation et oppression, ni figuration et photographie .

En effet la surface du tableau est une matière complexe , faite de couches superposées opaques et transparentes , la finalité est de renvoyer la lumière qui l'a pénétrée en la chargeant d'information de sorte qu' elle produise les mêmes effet sur le cerveau que la réalité  représentée . Cela en termes de sensations d'espace de forme et de lumière , il s'agit bien à la fois d'une pratique et d'un questionnement sur l'être .
Ce  questionnement est d'une grande acuité dans le réalisme , puisque la réalité sensible peut être enfermée dans la couche picturale d'un tableau dit ressemblant .On songe a Rembrandt et  à ses autoportraits , quasi vivants dans la perception du spectateur  , qui mélait ses empatements de poudre de verre ayant constaté que ceux ci " prenait la lumière "de la même manière que la peau .
Que reste -t- il du monde tangible , de l'observateur et du monde observé face à une telle expérience ?
En conclusion , si on  n 'a pas cette exigence purement formelle face à un tableau on fait un amalgame entre la photo et la peinture à l'huile , on ne s'intéresse qu'au sujet , mis à part le sujet , la valeur ajoutée de la peinture à l'huile c'est la sensation , celle de la photo c'est de pouvoir saisir un instant .
Il n'y a pas non plus le travail d'après nature qui serait moins créatif que celui fait d'imagination , la perception est création elle implique tout l'être et non seulement sa rétine ( de même pour le geste, on pense a l'écriture , la signature , chaque écriture est unique est révèle l'être cf.. la graphologie , de même pour le trait d'un artiste  ) , c'est toujours une vision intérieure qui est exprimée  .Si on regarde de prés dans le travail d'après modèle il se méle l'imagination de l'artiste et dans le travail d'imagination il faut une part de réalisme , de nature pour qu'il soit convaincant, les personnages de Jérome Bosch sont très convaincants .

Je ne renie pas cette longue période de dessin " libre " les connaissances acquises n'ont en rien entravée ma liberté parce qu'elles ont été amenées par un maître qui transmet les concepts et en même temps leur bon usage par son exemple et son discours  , le bon usage consiste à ne  pas entraver ni la sensation ni le geste .Sur le plan visuel il s'agit d'apprendre à voir au sens strict , on ne voit pas les champignons en forêt et on ne les distingue pas des feuilles mortes avant de s"être " fait l'oeil " , c'est la même choses pour les tons de chair ,par exemple , qui doivent d'abord être désignés par l'enseignant .
La qualité de l'enseignant est primordiale tant sur le plan humain que technique ,  pour Shane l'élève est une oeuvre d'art   .

Toute discipline nécessite  un apprentissage spécifique en l'occurrence non seulement de l'oeil mais aussi de la main, si on veut parvenir à haut niveau , ça ne peut pas être par la seule pratique  , à la longue ,j'ai vécu ce fait , en ce sens l'académisme tel qu'il était pratiqué au 19 ème siécle est au dessin ce que le solfége est à la musique et la danse classique à la danse en général.
Exécuter à la perfection un dessin de nu , dit académique donnant  l' illusion sensorielle de la forme , de la lumière et de l'espace , était précisément dans le contexte pédagogique de l'académie , une des épreuves  qui permettait d'obtenir son diplôme …..

Dans le  dessin académique ou réaliste on comprend radicalement que par exemple  l'anatomie ne peut pas être abordée utilement sans la forme , la forme sans les ombres, les ombres sans les proportions etc et réciproquement  Ces outils sont nécessaires  pour restituer  la sensation de la vie dans son unité .

La perception étant un processus profondément inconscient , les règles qui la régissent ne peuvent être déduite de la seule observation du modèle  , un jeu complet de clefs de perception , de solutions possibles d'écriture , est nécessaire pour aborder la nature .

En effet le cerveau est un organe  de haute précision ,on éprouve cette précision dans le dessin réaliste quand on veut créer la sensation de la troisième dimension , celle ci obéit à des règles très précises qui sont celles  de la reconnaissance des formes la sensation de forme est là ou pas , c'est tout ou rien ,

Gombrich disait " Il n'y a pas d'« histoire » de l'Art, et l'Art en tant que tel n'existe pas. Seuls existent des artistes "( Chaque artiste avec le support de la figuration a témoigné de son époque , par les codes employés , par sa propre vision au sens strict, la vision étant teintée de culture, étant lui même un homme de son temps , un nu du 16 éme siècle témoigne par sa facture même de la mentalité de ce siècle . Il témoigne aussi d'une permanence hors du temps et de l'espace qui fait que son oeuvre résiste à l'épreuve du temps et au renouvellement des générations et des références culturelles )  . Aussi à la fin du  19 éme siècle , avant l'arrivée massive de la photo qui fut pour l'art ce que la machine à vapeur fut à l'industrie ,  il y avait la gravure pour la presse , le livre , la lithographie pour l'impression d'affiches. , la sculpture  , la peinture ,la médaille  pour le portrait etc l'académie produisait un corps de métier manuel à finalité artistique .
Rodin a dit : " L'art n'est que sentiment .Mais sans la science des volumes , des proportions , des couleurs, sans l'adresse de la main ,le sentiment le plus vif est paralysé."

L'académisme tel qu'il était  enseigné au 19 éme siècle était bien plus un savoir faire qu'un courant artistique
L'objectif est la capacité de faire un dessin et une peinture réaliste jusqu'au moindre détail , cela comprend la parfaite ressemblance , l' illusion sensorielle de la forme , de la lumière et de l'espace .
Il s'agit de la tradition même du dessin et de la peinture, au sens de l'artisanat , car l'artiste classique est aussi un artisan.
La tradition que l'on peut définir comme la somme des connaissances  accumulées au fil des générations et qui se transmet comme un système complet permettant de réussir une pratique ;
Le propre d'une tradition et que ce système est trop complexe pour être transmis autrement que de maitre à disciple , le maître étant celui qui a la capacité de l'incarner , de la faire vivre , de l'améliorer , d'autre part il est impossible pour un individu aussi doué soit il de retrouver tout seul ce système l 'espace d'une vie est trop court pour retrouver les solutions mises au point par l'ensemble des générations précédentes  , pour s'en convaincre il suffit d"essayer de faire un gâteau connu sans recette , un macaron par exemple , juste au feeling , les possibilités sont infinies .
Tout n'est pas du ressort de l'instinct à tout demander à l'instinct on l'épuise . Redécouvrir les règles du monde visuel, qui font qu'une image produise son effet purement sensoriel, et trouver l'inspiration purement artistique , cela au même instant dans un seul geste est un but illusoire , les plus grands maitres eux même procédaient par étapes .
La culture du monde visuel , la technique intégrée , présente comme une sorte de pensée inconsciente présente en arrière plan , encadre le geste mais ne l'inhibe pas . Elle oriente la perception et délimite le champs du possible pour que l'image fonctionne , champs dans lequel l'inspiration peut s'épanouir utilement .
La reproduction parfaite de la réalité est la base artisanale du métier d'artiste , l'académisme est un ensemble complet et cohérent de clefs et de connaissances qui permettent d'arriver à ce résultat de manière  systématique, ni plus ni moins .

 La modernité s'est construite contre l'académisme en tant que courant artistique et art officiel et en même temps elle a perdu l'enseignement du dessin dans le sens de l'artisanat . force est de constater que l'académie en tant qu'institution et le  classicisme ont coexisté .
Dans une analyse de la permanence psychosociale ( permanence car ce sont les outils de production et de communication qui changent mais non la nature humaine )  , c'est à dire une analyse des interactions entre la psychologie individuelle ( l'individu ) le fait social ( l'espèce ) sans refouler ni oublier  dans cette réflexion la nécessitè , la contingence ( la préservation de la vie ) ; dans cette perspective il est vrai que l'art , comme tout moyen de communication ,  est toujours recyclé , investi , par l'ordre social dans le but de se perpétuer , aujourd'hui l'art officiel est l'art conceptuel  ( RENVOI IN FINE ) Ainsi en politisant la question de l'académisme au lieu de la considérer sur le plan humaniste ( c'est à dire d'une permanance humaine , en tant que tradition d'un savoir faire de représentation , hors de son temps et de son espace, indépendamment de son contexte social ) , cela génération aprés génération , le résultat est qu'on a jeté le bébé avec l'eau du bain .

 
 Tous les artistes ,  au début du siècle , y compris Picasso étaient en mesure de dessiner un nu  ressemblant et donnant l'illusion de la troisième dimension , cela qu'il soient ou non passés par l'académie , car la tradition étant vivante , il était aussi possible de la transmettre d'artiste à artiste . Aujourd'hui elle a pratiquement disparu en tant qu'ensemble cohérent .
Or exécuter à la perfection un tel dessin de nu , dit académique , était précisément dans le contexte académique de l'époque , une des épreuves  qui permettait d'obtenir son diplôme …..Picasso et Van Gogh , entre autres , ont  recopié les planches du cours de dessin de Charles Bargue , comme cela se faisait à cette époque .
 .
En conclusion il n’y a pas de liberté absolue il n  y a que de la libération , tous les chemins mènent à Rome , toutes les solutions sont possibles mais  l’illusion de la forme de la lumière, de l’ espace obéit a ses propres règles autonomes, quelque soit l’écriture choisie , cette écriture doit rester sous leur contrôle sans quoi la forme n’ apparaitra  pas  .

En effet ces règles sont universelles et impersonnelles ,elles traitent simplement de la reconnaissance inconsciente des formes , de la perception , et en sens inverse , de leur évocation efficace et artistique dans les deux dimensions de la feuille ou du tableau .

L’écriture et l’ enseignement académique sont le plus à même de transmettre les lois de la perception , cette écriture est naturellement adaptée à l’expression de la ressemblance , elle est vouée à la recherche du réel
( Personnellement faire un portrait convaincant me donne beaucoup de joie, joie de voire apparaitre la magie de la sensation de vie ( une petite idée de l'enfantement )  , joie de la performance car ce n'est pas simple , de la réussite au bout du travail , de l'exercice , en plus du dessin , de l'empathie,  de la psychologie . Joie du contact humain , de la communication, est ce que le modèle se reconnait , est ce que je l'ai bien deviné est ce que je lui ai rendu hommage . Joie de la méditation , de la réflexion , du progrès constant . Bref c'est une activité très riche , nourrissante pour l'âme, qui met en oeuvre finalement tout ce qui fait l'être ) 

Le dessin classique est en fait un va et vient subtil entre de nombreuses théories et  le modèle , au sens d' Einstein qui disait : les théories nous disent ce qu'il est possible d'observer , ce qu'on peut généraliser en principe cognitif .

Sur le plan philosophique on finit de se rendre compte, avec le dessin réaliste , que toute réalisation nécessite au départ un paramétrage pertinent : proportions ombres contour pour le dessin . On parle de paramètres indépendants en science , c'est à dire que l'on peut faire varier et appréhender indépendamment les uns des autres comme des outils , ils correspondent a la fois a un moyen d'action possible humainement sur l'objet et a une des structures internes de l'objet  ( Pour le cerveau on peut  observer consciemment en soi les interactions entre acte émotion pensée mémoire et empathie )
Sur le plan philosophique le paramètre est à l'interface entre le sujet et l'objet ,la rencontre de l'objectivité et de la subjectivité qui se confondent ou se mixent intimement dans la réalisation : le sujet agissant efficacement , avec succès, sur l'objet au lieu de s'en distancier . Enfin le paramètre est une image , un miroir des limites humaines  il nous révèle qu'on ne peut voir qu'un coté à la fois car la pensée est finie et la nature , le vivant , d'une complexité infinie . 

Shane Wolf incarne un savoir faire , une tradition qui lui a été transmise , il est d'une grande importance pour l'enseignement artistique . L'enseignement artistique est lui même d'une grande importance pour la constitution de l'individu en tant que facteur de développement du sens de la nuance , de la mesure et du discernement ( à cet égard la bipolarité peut  être vue comme un absence du sens de la nuance ) Les  machines  à la fois nous libèrent de certaines tâches, en les réalisant à notre place,  et nous font perdre la faculté intérieure et purement humaine de les accomplir ..La fonction externe atrophie la fonction  interne ,
et devient ainsi indispensable , non seulement addictive mais plus encore indispensable comme un organe externe .L'homme sans savoir faire est incomplet , il est non spécialisé par nature , sa nature est  d'acquérir divers savoir faire relationnels a finalité sociale et aussi techniques qui pilotent sa main .

Il n'y a pas une fatalité ni une causalité directe, pour un individu pris isolément, entre bipolarité et disparition dans la culture générale des pratiques qui musclent le discernement. Simplement dans une approche MACROPSYCHOLOGIQUE c'est évident statistiquement , chaque individu recevant cependant  avec son terrain et son histoire personnelle  le contexte culturel général , ses vides et ses pleins .

Les processus cerebraux sont hétéroclites , composites c'est a dire mettant en jeu plusieurs parties à la fois ( par exemple le sentiment de dégout met en jeu trois zones, toujours les mêmes dont celle qui active le mouvement ( cf. LE NEUROMARKETING )
Il  resulte de cela que la synthese entre les parties que l'on peut qualifier du nom générique de discernement ( synthese entre l'intelligence emotionnelle, conceptuelle la memoire le systeme cognitif au service de la décision ) est une fonction vitale .

C"est évident dans une approche NATUROPATHE  généralisée, une approche systémique globale qui s'interroge sur ce qui doit être et qui fait défaut , qui recherche en négatif quelles sont les superstructures naturelles . Plutôt que de chercher positivement la cause du phénomène dans le phénomène ce qui n'est pas contradictoire bien entendu mais complémentaire .

 ( Le docteur KOUSMINE dans " Sauvez votre corps p 430  " propose un facteur prépondérant pour expliquer l épidémie de cancer hors des cas d exposition aux agents cancerigenes bien connus . Le point de départ est simple sachant que les vitamines ( utiles à condition d'être acompagnées de cofacteur d assimilation, donc sous forme alimentaire dans le contexte naturel  ex germe de blé  , jus d orange frais etc )  sont les éléments essentiels dont la cellule a besoin et que le corps ne synthetise pas , sachant que nous sommes faits de cellules , que toutes les fonctions reposent sur des cellules spécifiques  ,  le principal facteur est l'alimentation non naturelle, toxique pour notre espece ( chaque espece a une alimentation specifique) ET la carence en vitamine dans l alimentation moderne notamment en vitamine F  qui induit une porosité intestinale et une intoxication récurente . Sur le plan global la tumeur serait le réaction morbide de l'organisme a cette intoxication récurente en effet cellle ci concentre plus de toxines que le foie .)

Avec le dessin académique, c"est à dire l'artisanat de base du dessin , on se rend compte que le cerveau requiert des règles très précises et incontournables dans le dessin pour déclencher la sensation de 3D  , le cerveau est un organe , un organe composite par essence dans son fonctionnement dynamique ainsi que nous l'indique les neurosciences .L'imitation dans le dessin  des effets du réel  sur le cerveau révèle la précision,  digne de celle d'une horloge , du monde visuel intérieur . De même que dans cet art on est obligé de se demander et de trouver ce que requiert notre système visuel SUR TOUS LES PLANS ON PEUT SE DEMANDER CE QUE REQUIERT NOTRE NATURE , libre à nous de passer outre , de préférer l'exercice du pur libre arbitre et le primauté de l'idée qu'elle qu'elle soit , mais que ce soit au moins en connaissance de cause , un vrai choix .


L'art fait partie de notre nature , l'homme de l'art est celui doté du nécessaire savoir faire . Si on pose comme postulat que nous faisons partie de la nature et donc que nous ayons une nature comme une superstructure qui reste à explorer, alors l'art prend sa juste place , rien n'est plus hors nature , il se peut que de nombreux problèmes soient des problèmes par défaut , défaut de satisfaction de besoins essentiels méconnus .  Le concept est le pendant cérébral de la main , biologiquement sans l'outil la main n'est rien , elle est inapte à assurer la survie de l'espèce dans la nature , nature que nous ne contrôlons que depuis très peu de temps à l'échelle de l'évolution . De fait l'homme est non spécialisé , l'outil est à l'homme ce que la griffe est au tigre . Le concept est la faculté biologique d'élaborer des outils , qui se généralise en créativité , créativité qui nous connecte avec le mystère de la vie . Concevoir a deux sens , un sens subjectif  ( imaginer pour agir ) et un sens objectif ( faire )  de même pour les mots synthétiser et réaliser  .

BIOLOGIQUEMENT LE ROLE DU CONCEPT EST DE PILOTER LA MAIN , la preuve en est que le chimpanzé éprouve les plus grandes difficultés a apprendre a casser une noix avec une pierre
cela lui prend des années .

( La pieuvre également fait preuve d'une intelligence étonnante pour un invertébré. Elle est capable de déduction, de mémorisation et d'apprentissage  Par exemple, des pieuvres ont compris par observations successives comment retirer le couvercle d'un bocal pour accéder à la nourriture contenue dans ce dernier . Elle a en commun avec l'homme la nécessité de la préhension avec ses tentacules pour sa survie qui implique la compréhension contrairement au requin dont la constitution fait qu'il avale directement tout ce qui bouge sans ou avec peu de discernement )

Il faut comprendre la constitution et ce que sont les besoins vitaux de cette constitution pour comprendre l'organe , par exemple les dauphins qui doivent remonter respirer à la surface en permanence ont alternativement une moitié du cerveau endormie alors que l'autre reste active , la fonction crée l'organe et la nature est d'une grande fantaisie et diversité .



Dans le mot discerner il y a le mot cerner , mettre un contour , mettre en forme, biologiquement , c'est a dire dans une analyse en terme d'utilité et de nécessité , il s'agit de distinguer l'objet du fonds pour le saisir et en faire un outil , la main seule est impuissante  pour assurer la survie . Sur la rétine tout est plan et traité également , dans les dessins d'enfants , avant l'apprentissage de la lecture , tout est traité avec la même intensité , objet et fonds , ce qui fait que ces dessins sont naturellemnt bien composés . Tous les mots qui impliquent la main ont un double sens , saisir , concevoir , appréhender , comprendre et , en généralisant , pour les processus plus élaborés ,synthetiser . Il s'agit de comprendre pour prendre . Le savoir académique est une culture d'organisation visuelle à priori , d'abord conceptuelle , verbale , puis destinée a être intégrée visuellemnt et gestuellement  , on voit ce qu'on sait  dans tous les cas de toute façon . Cela notamment en ce qui concerne les ombres , deux systêmes s'opposent le traitement par le " terminator " transversal donc avec de la lumiere dans l ombre ( la ligne ) ou le dégradé avec une ombre plate structurante ( la bosse ) . Le cours de dessin de M Ackerman " charles bargue cours de dessin " atteste de ce débat . Cela fait du dessin académique  un processus de synthese analogue au processus scientifique reproductible , la théorie comme pensée efficiente et d'organisation cognitive . Les " théories nous disent ce qu'il est possible d'observer " disait Einstein sous entendu les bonnes théories que l expérience valide , L'épreuve de l'expérience qui seule permet de distinguer le verbe fécond du  borborygme articulé .


Si on intègre dans la réflexion  la contingence au lieu de s'en abstraire , sur le plan vital , l'acte prime sur la pensée . Dans une perspective naturelle  la pensée est en amont de l'acte en tant qu'apprentissage , en tant qu"à priori de l'acte , cela quand l'acte n'a pas pris son autonomie par rapport à la pensée ( comportement acquis reflex , lacher prise etc ) la pensée pure n'engage pas l'existence contrairement à l'acte , c'est pourquoi l'acte à plus d'impact psychiquement que la pensée pure ( cf. les  phénomènes de stress irrépressibles que la pensée ne peut pas contrôler ) .

RENVOI IN FINE  :

Le pouvoir , à toute époque , ne promeut pas sans intention une forme d'art , l'art d'état n'est pas neutre , l'urinoir  de Marcel Duchamp  mis en avant à Beaubourg  , au centre Pompidou,  (il s'agit bien d'une mise en avant : si on regarde attentivement l'histoire chaque époque choisit les référents qui l'arrange dans la multitude des talents ; Freud plutôt que Yung ,  Sartre plutôt que Aron par exemple  dans les insouciantes trentes glorieuses .. on peut dire sur le plan psychosocial que la pensée est congruente à la situation , il y a une correspondance intime entre les auteurs prisés et l'époque )  est emblématique de la part réservée à l' humanisme dans la pensée dominante actuelle , après je " pense donc je suis " il y a " c'est beau parceque je trouve que c'est beau  " . Autrefois l'art était certes au service des princes et de l'église mais il procurait aussi une éducation du gout et un bel environnement  , on pense aux cathédrales .. on n'attrapait pas les mouches avec du vinaigre .L' officialisation muséale d'un urinoir , dénote d'un art que Orwell n'aurai pas renié pour 1984 , il s'agit bien de la promotion du " gout de chiotte ", celle ci est congruente avec l'économie de marché agressive actuelle , il s'agit de former non des citoyens mais des consommateurs
Marcel Duchamp constatait : " On peut faire avaler n'importe quoi aux gens " en ce sens son oeuvre est fort utile , par contre le questionnement sur la subjectivité de la beauté est question dont la réponse est évidente , la beauté est pour une part subjective , elle existe dans le cerveau du spectateur ( on n'est pas égaux en ce qui concerne le gout sinon on n'aurait pas besoin de chef cuisinier , de stylistes , de grands couturiers , l'egalité ou l'équité sociale est une nécessité mais l'égalité de nature des individus est une idée totalitaire : tous les mêmes , idée qui ne profite a personne en dernière  analyse. Si quelqu'un a mauvais gout et qu'il trouve beau un étron , cela n'engage que lui ce n'est pas beau dans l'absolu )   , et pour une part objective , c'est le principe d'harmonie que l'on trouve partout dans la nature ( l'harmonie est objective  et elle est le propos de la culture,  c'est pourquoi nier la part objective du beau c'est nier la culture ,  L harmonie d'un ensemble de couleurs , par exemple des complémentaires , cf.. le Bauhaus , des proportions , un visage est harmonieux ou pas , cf  le nombre pi etc ..) . Ceci n'est pas contre Marcel Duchamp , simplement en officialisant un événement qui peut être légitime , sincère , pertinent au moment où il se produit , on transforme cet événement en norme et on le dénature , une question sur la culture qui perdure , reste sans réponse et devient une norme sociale par son entrée au musée se mue en critique radicale et permanente de la culture, socle intellectuel et alibi d'un nouvel art officiel et donc légitimant une nouvelle pédagogie . Une révolution ne peut être que ponctuelle par nature , contre l'ordre social et culturel du moment et ses exces, une révolution permanente qui s'est institutionalisée donc est un nouvel ordre qui succede au précédent .

L'art contemporain est bien un art officiel , c'est un art officiel morbide qui ne donne pas de joie et ne sert a rien , c'est un art qui laisse perplexe le commun des mortels  ( l"art figuratif au 19 ème siecle avait l'assentiment du public, même si économiquement cette forme d'art était une obligation pour l'artisrte,  au moins il y avait une place visible à priori pour l'artiste dans la société ) , Si on considère les budgets alloués on comprend qu'il s"impose ( Le terme même d’art contemporain  , l’appropriation du terme générique art contemporain  est un aveu d’une intention hégémonique  et totalitaire  , c’est un art qui  écrit  lui-même  l’histoire de l’art , qui s’autoproclame digne de mémoire   , qui s’abstrait de l’épreuve du temps  qui discerne les courants et les talents .) et surtout qu'il prend toute la place de ce qui devrait être. Même si il rencontre peu de succès populaire , même si il parait anodin au fonds; économiquement et socialement  Il prend la place, il occupe le terrain,  terrain qui doit rester en friche , il joue un rôle donc .Mis à part le fait que les organisations ont vocation à se perpétuer à l'identique, on peut se demander  quel est ,sinon le mobile au moins la dynamique interne dans le contexte contemporain ?  Je le rapprocherai de la publicité dont un publicitaire me disait que son but était " d'organiser et de gérer la frustration " .

Il y a une correspondance intime entre les auteurs prisés et l'époque .Si c'était de la publicité et qu'on voulait suggérer un comportement et un mode de pensée , ce serait la promotion de l'esthétique sans substance donc du chic facile " Qu'importe le contenu,  pourvu qu'on ait un joli flacon " et le règne du Je , car Je décide qui est artiste donc moi aussi j'en suis un et Je décide de ce qui est beau donc je me trouve beau , donc par déduction et suggestion   " Je " a tout en lui et n'a besoin de personne ,  il ne dépend que de lui même , " Je " est libre et souverain parce-que c'est le " Je " , l'existence précède l'essence , donc il suffit que " Je " veux  , dans ces conditions , concrètement , le centre commercial est le nouveau terrain d'aventure et l'aventure s'achève par une pulsion d'achat . Marcel Duchamp constatait : " On peut faire avaler n'importe quoi aux gens " c'est à mon sens l'artiste précurseur du Mass Marketing , il a élevé la consommation  au rang
d'un art en faisant entrer l'objet manufacturé dans la galerie puis au musée .



Ou, en sens inverse , l'art conceptuel est le caution artistique d'une société qui a mis le commerce et la consommation en haut de l'échelle de valeur , non  que ceux- ci ne soient  indispensables , simplement on a inversé la pyramide de MASLOW,   la base est en haut . 
Le matériel l'emporte sur le spirituel ce qui est une tendance naturelle devient une règle ,
de fait on n'entend plus parler d'éthique de nos jours , on ne parle que de couts  .
C'est la civilisation de la consommation et de la déambulation , en ce sens l'art conceptuel
fournit l'esthétisation adéquate , l' histoire nous apprend que toute propagande se double d'une esthétique . Si on déambule toute une nuit blanche ( budget 1.2 millions d'euros )
devant des objet d'art de peu de sens , il devient chic et élégant de déambuler  ( cf. théorie de l'engagement ) puisque ce sont des objets d'art sanctifiés par le musée et par l’ autorité  du marché ( autorités sociales  cf. la pulsion d’emprise sociale ), or déambuler ne mène à rien , le vide mène à l'envie et l'envie mène au besoin  (cf .  l'envie crée le besoin , c'est bien connu dans le commerce )
En conclusion , l'art contemporain est bien un art officiel , pour s'en convaincre il suffit de considérer les budgets alloués , personne ni aucune organisation ne dépense de l'argent sans anticiper un retour direct ou indirect , en particulier en temps de crise quand l'argent est roi , historiquement ce qui fait l'art officiel c'est simplement l'engagement financier du pouvoir et les directions données en contre partie . A toutes  les époques l'art officiel a été une sorte d'échange entre un intention du pouvoir, protecteur de arts, et une adhésion du public flatté dans son ego et séduit et éduqué par la beauté des propositions  architecturales, picturales, sculpturales. Ce qui est trompeur est que l'art contemporain est un art officiel à sens unique  dans le sens qu'il n'a pas l'adhésion du peuple car il ne donne rien , c'est un art officiel qui ne s'assume pas en tant que tel , c'est un art officiel subliminal au service de la promotion du vide .

Louis XIV disait aux membres de la Petite Académie  "Vous pouvez, Messieurs, juger de l’estime que je fais de vous, puisque je vous confie la chose au monde qui m’est la plus précieuse qui est ma gloire. Je suis sûr que vous ferez des merveilles. Je tâcherai de ma part de vous fournir la matière qui mérite d’être mise en œuvre par des gens aussi habiles que vous êtes" » . La mission de la Petite Académie était donc claire. « Travailler à la gloire » du roi était ce qu’on appellerait aujourd’hui être en charge de sa communication.
Je ne suis pas fan sentimentalement de Louis XIV personnellement , mais constatons qu'aprés lui restait Versailles et la perpétuation de l'enseignement et de la promotion du savoir faire artistique indispensable à l'émergence des talents futurs .
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" présentation ( imaginaire) à l'académie "  :





 ACADEMISME
INTRODUCTION LA PERIODE FRANCAISE


J’ai dessiné continument de 1990 à 2010 d’après modèle vivant dans les cours du soir de la ville de Paris
Puis trois  ans dans un cours privé chez une portraitiste.
En général j’ai trouvé une idée par professeur en plus de la pratique.
Puis de 2010 à maintenant j’ai suivi tous les stages de Shane Wolf (sauf un), notamment son premier stage d’une semaine en tête à tête dans son atelier de Bagnolet, et je vais tous les samedis à la Grande chaumière et une fois par semaine dans un cours académique.
Du début à maintenant j’avais un potentiel pour le dessin, j’ai un trait expressif depuis le début, et j’ai maintenu un même but, faire du dessin de type classique, je voulais voir jusqu’où je pourrai aller dans cette voie.
C’est-à-dire donnant la sensation de forme et de lumière, gestuel, enlevé avec du style, des hachures notamment, J’ai toujours été fasciné par l’apparition de

la forme sur une feuille ( Shane Wolf dit « la forme est là ou pas », inutile de se persuader ). 

Puis au bout de quatre ans est venu l’envie de la ressemblance, l’idée de l’art et de la modernité ne me suffisait plus, j’en avais assez de cette subjectivité parce que je passais par des transes, des hauts et des bas, une fois c’était réussi , dix fois c’était raté et puis la ressemblance, que je trouvais un objectif plus raisonnable,  m’échappait sauf une fois de temps en temps, sans que je puisse mettre des mots sur le processus qui lui avait donné naissance, donc sans pouvoir me l’approprier.
Donc j’ai cherché une culture, une base, pour être plus serein. Avant-guerre, indépendamment de la question artistique, quel que soit le genre, moderne ou académique,  on reconnaissait la personne dans un portrait. Donc il y avait une capacité systématique à capturer  la ressemblance sur la feuille.
Mon processus intellectuel dans la période « Française » a été le suivant :
Compte tenu du genre que je voulais atteindre

J’opposai  d’une part Le SCHEMAS type BD (par exemple les cubes dans l’animation) le SYSTEME et d’autre part l’OBSERVATION, L’IMPREGNATION DE LA NATURE.
Pour moi l’art c’était la seconde catégorie
Je ne voulais pas de « recettes », pourquoi faire d’une façon plutôt que d’une autre, moi je pensais que l’observation de la nature devait donner la réponse à la longue.
Donc la littérature technique d’après-guerre ou chaque auteur propose son processus singulier me paraissait inutile.
Par contre, je n’étais pas contre des connaissances de type scientifique, longtemps, et même jusqu’au bout, j’ai cru que ces connaissances de type scientifique associées à l’observation allaient me donner la solution de la ressemblance.
Citons les phénomènes optiques :
Contrastes simultanés , l’oeil produit de la couleur et de la valeur dans certaines circonstances.


Les chauds avancent..
Le trait est un phénomène optique ; certes il n’existe pas de trait dans la nature, il n’y a que des surfaces qui se chevauchent ou des dégradés qui se terminent ; néanmoins il produit un fort effet sur le cerveau, il peut servir à tout.   
Citons les phénomènes naturels (dont certains sont naturels et optiques en fait, dans le sens que certains phénomènes naturels sont préenregistrés dans le cerveau par l’exposition au cours de l’évolution)   
La perspective atmosphérique, les lointains sont plus bleus et moins contrastés du fait de l’épaisseur d’air.
On peut étudier objectivement l’anatomie et la perspective.
Enfin ce qu’on sait dans le contexte Français est qu’il ne faut pas penser pour voir. (cf. « Dessiner  avec le cerveau droit»)
C’est vrai que  le processus cognitif ordinaire s’accompli in extenso DE LA RECONNAISSANCE DE FORME PRIMAIRE, AU SENS, A LA PENSEE, AU VERBE.
C’est vrai que si on doit scruter une forme pour la capturer dans la feuille il se produit une compétition entre le cortex, qui donne le sens, et l’inconscient cognitif pré linguistique que Shane Wolf appelle « le monde visuel ».
Mais ça ne suffit pas,  la vision objective est un point de départ, les protagonistes sont au nombre de quatre :
LE MODELE  L’ŒIL LA MAIN LA FEUILLE.
Il faut certes voir objectivement, mais aussi parvenir à avoir un trajet visuel rationnel qui permette d’évaluer les proportions et les valeurs relatives de la forme, puis mouvoir la main rationnellement de façon à transcrire ces proportions et valeurs sur la feuille et enfin, bien formuler, finir, pour que l’image produise son effet.
Enfin il y avait ce mot EFFET qui revenait dans la littérature technique d’avant-guerre et dans les discours des maîtres et qui n’était jamais explicité ce qui témoigne d’un langage commun entre les artistes et le public ;
Pour moi jusqu’au bout EFFET a suggéré UNE DUALITE irréductible entre ARTIFICE (actif volontaire) et IMPACT de la nature (passif reçu).
Cela parce que j’avais toutes ces connaissances éparses de type scientifique et qu’il n’y avait rien d’autre de disponible  que je n’imaginais même pas qu’une méthode soit d’une autre nature.

En fait pendant 20 ans, j’ai fait de jolies esquisses  sans précision,  cela avec l’alibi du dessin rapide et de la « libération » ou de « l’expression », ce qui est pertinent mais insuffisant,  les poses rapides sont un « cache misère » parce qu’elles sont hégémoniques. Le dessin rapide  est très riche d’enseignement mais il a ses limites, il faudrait qu’il cohabite avec les poses longues ou on peut finir. Le problème est d'être enfermé dans ce genre, de ne pas pouvoir alterner.   
 

 A/PREAMBULE- LEGITIMITE DE LA METHODE CLASSIQUE LA PRECISION REQUISE

Et puis le rencontre avec SHANE WOLF.

A ce stade, on doit quitter momentanément le cartésianisme Français pour tenter de décrire le phénomène.

On est dans le respect des traditions des Italiens.
On est dans l’empirisme et le pragmatisme des Anglos Saxon ; Le "je fais donc je suis" plutôt que "je pense donc je suis".
On est dans le ZEN des Japonais, la culture du geste et de l’économie de moyen. 
Cela, parce que tout se passe dans l’étendue ou dans l’inconscient, il s’agit de tenter de décrire ce qui s’y passe, donc si l’étendue reste l’étendue on ne peut rien dire.  
  
 Très rapidement un bon niveau de ressemblance a été atteint et je sais à quoi ça tient, je suis mon propre professeur (j’ai appris à pécher).
En préambule je dois dire que pour moi le plus grand secret de l’académisme est le suivant :
 1/Quoiqu’on représente la précision à atteindre est de l’ordre  du demi millimètre à l’échelle d’une feuille A4 ou A3, si on met deux points du modèle dans la feuille le troisième est à un endroit déterminé en rapport avec les deux autres avec ce degré de précision, le quatrième aussi et ainsi de suite.  
2/CE DEGRE DE PRECISION N’EST PAS NATUREL NI INTUITIF IL EST « CONTRE INTUITIF »
3/Il faut accepter ce fait en tant que limite humaine .Ce qui justifie le dessin par étapes rationnelles pour atteindre ce but. Même les maîtres procédaient par étapes. ACCEPTER est le maître mot, accepter les limites pour les faire reculer un petit peu.
J’ai noté toutes les paroles de Shane Wolf pour comprendre son processus intérieur. Ce qui est extraordinaire c’est que je n’ai rien retrouvé dans ses propos des connaissances que j’ai énumérés ci-dessus et qui me tenais lieu de culture du dessin à défaut de méthode.
B/DESCRIPTION CONCEPTUELLE DE LA METHODE 
LES PARAMETRES INDEPENDANTS
Pour simplifier disons que Shane Wolf manipule trois paramètres OMBRE ANATOMIE PRECISION.
Il sait les marier comme en cuisine un seul enseignant doit aborder séparément et ensemble, de façon concertée, dans leurs rapports réciproques, les ingrédients, les proportions et la cuisson et montrer comment il s’y prend. 


Marier est le maître mot : Quelqu’un qui ne connait que l’anatomie fera des écorchés, un autre qui connait les ombres ne saura pas rendre les muscles et les plans, il ne saura pas les voire, il fera des grandes formes mais ne pourra pas finir. Si quelqu’un connait l’anatomie et les ombres et pas la précision cela ne sert à rien, tout paraitra faux, le cerveau connait les proportions du corps.

Pris isolément hors modèle l’anatomie, les ombres, et la précision sont des outils, ils sont à l’image de nos possibilités. Pris ensemble en interaction avec le modèle c’est encore autre chose, il faut savoir s’en servir les uns avec les autres, faire des choix, les marier.
« Le tout est plus grand que la somme des parties » disait Confucius, on pourrait dire « Les outils ne sont pas le métier ». 
 
Shane Wolf fait des démonstrations, c’est un enseignement verbal autant que non verbal. 
Le discours ne parait pas complexe, ça parait être des tautologies comme «  Chaque ombre appartient à la forme qui lui a donné naissance », aucune ombre n’est gratuite, en situation ce sont des principes directeurs, des aides mémoire, des garde-fous  d’une redoutable efficacité.
Ce sont aussi des observations fines de la nature par exemple la lumière traverse l’œil qui est transparent.
Comme l’anatomie, c’est une culture visuelle qui dirige et approfondi l’observation.


Paramètre est un terme issu du vocabulaire scientifique.
En effet on peut les aborder séparément donc se les approprier intellectuellement visuellement et gestuellement.
Par « OMBRE » il faut comprendre  la connaissance théorique du comportement de la lumière sur une forme, la reconnaissance visuelle sur le modèle qu’il faut éduquer (comme on voit ce qu’on sait dans les clairs on pense « lumière» on ne voit qu’une seule valeur alors que 80 % de la gamme s’y trouve, il
suffit de voir comment décroit la lumière sur un plâtre
, c’était le rôle pédagogique de plâtres à l’académie) et enfin l’exécution manuelle l’art et la manière de faire un dégradé sur la feuille de modeler efficacement  (cf. cours de Bargues). Cela de façon convaincante pour l’œil (il faut un système de choix pour l’ombre car elle est aléatoire, ou commence l’ombre ou commence la lumière ?)
C’est ça aussi voir objectivement, voir objectivement n’est pas voire passivement c’est aussi voire activement.

Shane Wolf dit il faut voire les valeurs absolues (image rétinienne) et non les valeurs perçues (image après traitement de l’information « on voit ce qu’on sait) 
C’est aussi savoir ce qu’on doit voir pour le voir effectivement, l’observer, parfois compenser les limites de la capacité de l’œil et les illusions d’optique car le piège des préjugés se manifeste aussi sur le plan cognitif. On continue de voir ce qu’on sait, car c’est notre nature, mais maintenant on sait ce qu’on doit voir, dans le sens d’EINSTEIN qui disait « Les théories nous disent ce qu’il est possible d’observer » on a une culture visuelle adaptée.    
L’ANATOMIE  est le principe directeur interne, non visuel en soi, qui organise toutes les formes et ombres du corps à la surface ( on parle d’anatomie artistique d’où l’importance de marier l’anatomie, les ombres et la précision pour traduire cette surface) sans quoi il y a trop d’information dispersée, on pense aux ombres du dos, d’autant que le modèle peut prendre plusieurs positions et que la lumière est changeante.  Comme la perspective pour l’espace si on veut mettre tous les angles en cohérence sur la feuille en plus de la mesure directe il faut un système.
Enfin la PRECISION : Il faut savoir marier la mesure avec l’observation et le dessin. Par exemple on connait les aplombs. Comme on l’entend dans le contexte Français ça dirige l’œil de haut en bas et de droite à gauche mais  ça ne dit rien ce que doit faire la main sur la feuille de cette information visuelle quand le dessin est déjà avancé. La mesure doit arriver à point nommé comme un outil d’un artisan. On a la boite à outil mais on n’a plus le métier. 
La gomme mie de pain est " l'anti crayon ", la gomme (principe passif de comparaison et d'essai) est au crayon (principe actif de construction) ce que le ying est au yang.
. Il n'y a pas dualité mais complémentarité. 

On peut méditer sur les associations de mots suivantes : détail/contexte, forme/fonds, conscient/inconscient, actif/passif, subjectif/objectif, il se peut qu’il y ait une correspondance Baudelairienne entre toutes ces dualités qui
seraient issues d'un même centre.

 C/FINI ET INFINI PASSAGE DU FINI DE LA METHODE A L'INFINI DE L'EVOCATION
Par quel miracle  trois paramètres FINI bien maitrisés suffisent pour susciter l’effet de vie que l’on attend de la nature dont la complexité est INFINI , la réponse tient en 6 points :
1/ On peut les maitriser hors modèle, ce sont des outils familiers
2/ Ils sont adaptés à la bosse, il faut connaitre ensemble et savoir manipuler de façon concertée, l’anatomie et la science de l’ombre et la précision pour faire une bosse dans ses justes proportions et donnant l’illusion de la troisième dimension à partir de deux dimensions de la feuille.
3/ La bosse est adaptée au modèle, il n’y a que de formes convexes dans un corps de la plus grande à la plus infime « on peut tout faire avec la bosse » dit Shane Wolf.  
4/ Ensuite une fois l’image rétinienne  capturée sur la feuille elle recommence à vivre dans le cerveau du spectateur, c’est-à-dire que ces trois paramètres interagissent entre eux. De plus le sens littéral que l’on a mis en sourdine dans l’acte de capture se réinvite le dessin une fois fait ( on sait que les devants sont les devants aussi parce que le sujet le dit pas seulement la perspective ) .
5/  Le cerveau contient des informations pré imprimées,  le système cognitif primaire n’est pas vide de connaissances qui lui sont propres et utiles. Donc  il ne demande qu’à être correctement stimulé.
Le dessin ne dit pas tout, même le plus réaliste des dessins, il dit suffisamment et de façon adéquate ce que requiert le monde visuel pour être stimulé.  
C’est pourquoi un dessin « non finito» peut produire la ressemblance on pense aux dessins succinct de Rembrandt, tous les dessins sont  « non finito ».
6/ Pour tous les phénomènes scientifiques cités plus haut, disons que de toute façon, c’est la scène qui donne la réponse. Ils sont  présents ou pas à leur juste place dans la scène, il suffit de les observer. La tautologie que j’ai inventée pour réconcilier la « période Française » et la « période Shane Wolf » est la suivante « L’EFFET DOIT ETRE CONGRUENT AU SENS ». Par exemple il faut réserver l’effet des devants aux devants  et l’effet des arrières plans aux arrières plans. En situation on a vite fait de faire l’inverse si on n’y pense pas.      
La conclusion est qu’au fonds ce qui compte c’est la capacité de capturer l’image rétinienne avec suffisamment de précision  et dans une forme adéquate de sorte que la version sur la feuille produise le même effet sur notre monde visuel que le modèle lui-même. Une fois capturée l’image recommence à vivre sur la feuille.

Le dessin ressemblant est une boite noire, à l’entrée on a les trois paramètres indépendants cités plus haut, à la sortie la complexité infinie de la nature est restaurée, on corrige avec la ressemblance du tout et de chaque partie à chaque étape du dessin. C’est le fameux « ci git à l’essai » de Roger de Piles.
Tout le reste est secondaire , par exemple concernant les contrastes simultanés, qui est une intrusion scientifique récente ,on peut certes faire des toiles abstraites simplifiées pour mettre à jour ces effets mais on commence alors à vouloir éduquer la public au lieu de le ravir, la réponse traditionnelle est qu’il suffit d’évaluer toutes ces nuances sans se demander si elle sont objectives ( couleur locale ) ou subjectives ( contraste simultané ) et aussi qu’ il importe de tout couvrir le plus vite possible puisque les couleurs interagissent entre elles , cela pour évaluer chaque touche dans un contexte existant .
Si on voulait évaluer consciemment et prendre en compte chaque phénomène optique et naturel sur la toile on ne pourrait pas avancer. Comme si un footballeur devait faire un calcul balistique et s’interroger sur les muscles en action dont il va avoir besoin au moment d’un tir au but (ce qu’il lui faut c’est apprendre le geste qui coordonne l’œil est la main et qui résume toutes ces notions)    On est dans l’empirisme  le « JUST DO IT des Anglos saxons »
On est dans l’empirisme  le « JUST DO IT des Anglos saxons » qu’on pourrait transposer en français par « BOUGE ! » parce qu’on est dans la sphère psychomotrice et non dans la sphère des idées désincarnées. 

D/ SOLFEGE ET ARTISANAT EN QUOI IL S'AGIT D' UN SOLFEGE OU D'UN ARTISANAT 

L’artisanat participe de l’empirisme
La ressemblance reste un combat, mais on a des outils  et on sait s’en servir. Je me rappellerai toujours  le « You’got it !! » enthousiaste de Shane Wolf 
A l’époque de l’académie
Avant  l’arrivée de la photo, L’ACADEMIE  ne produisait pas que de artistes.
Il y avait aussi des gens qui décoraient les boutiques, illustraient les journaux sans que le dessin n’est d’autre intérêt  ni de nécessite sociale que la seule figuration  LA RESSEMBLANCE systématique c’est de ça dont on parle Elle est d’un grand intérêt social car même si l’intérêt artistique est faible, le dessin figuratif est équilibrant, c’est un acte riche d’enseignement qui met en jeu tout ce qui fait l’être. C’est peut être bien le « roi des travaux manuels ». Selon moi, c'est une éducation du discernement, il faut accorder les actes, les pensées, la mémoire et les sentiments.  Discerner, cerner, représenter sont des termes du vocabulaire visuels, comme si on trouvait là l'empreinte de notre constitution sur notre esprit.

Appelons artisanat l’action coordonnées de l’œil et de la main et volontaire pilotée par une pensée experte en vue d’un résultat immédiat. Cette faculté de ressemblance est au dessin ce que le SOLFEGE est à la MUSIQUE.   
Volontaire parce que l’œil est entouré de muscles, il peut être dirigé et éduqué dans ses mouvement (par exemple les aplombs) 


Appelons art la faculté avec la figuration ou sans la figuration,  de susciter la sensation de vie, l’émotion, la poésie, la question, l’évocation au-delà des mots et laissons le de côté, disons qu’il « passe » dans tout geste ou pas, dans le sens de la phrase de Victor Hugo «  la forme et le fonds qui remonte  à la surface »  ou de celle de Pascal « le style c’est l’homme ». Tout geste atteste d’une présence que ce soit une démarche, une écriture  ou pas. Si on remplace Conscient / Inconscient par Actif / Inactif comme le suggère les images de la neuro science.
Si on considère  que la conscience est neutre en soi (dans le sens de Peter Brook, à propos du jeu théâtral, qui parle du « chapeau de la conscience »). Comme l’énergie nerveuse qui parcourt le cerveau  de façon différente au cours des divers processus. Si on considère  qu’elle peut se diriger sur une entité psychique ou une autre, alors si on focalise volontairement sur l’exécution le sentiment passe tout seul dans le geste. 
On parle de "lâcher prise" comme si une main dans la tête retenait l'expression du sentiment, il faut donc l'occuper à autre chose. Classiquement on parlait de "SENTIR".   
Fonds et forme sont des termes du vocabulaire visuel qu'on peut généraliser à tous les processus cognitif et créatifs.
    
AU fonds que ce soit un sabot ou une image « photographique » C’est le même processus.
Le propre de l’empirisme est que le critère est le résultat non la connaissance.  Si on veut étudier le cosmos on a besoin de représentation, si on veut faire on a besoin de savoir-faire, le faire l’emporte sur le savoir, le propre de l’artisanat est qu’il s’exprime dans la sphère des actes dans l'instant.

L’observateur est impliqué physiquement il lui faut une culture experte qu’il puisse convoquer pour avoir la solution, qui soit une boite à outil. Une culture qui parle du corps au corps, qui pilote l’œil et la main de concert. Comme dans le sport. Capturer la ressemblance est un sport.
La recherche de vérité ou de connaissance n’est pas toujours opportune, Tout ce qui peut être fait  de main d’homme peut se passer de connaissance ultime car le geste traditionnel est une connaissance et permet de maitriser une infinie complexité. On a construit les cathédrales avant le calcul de structure. 
La science est utile pour tout le reste, pour l’infiniment grand et l’infiniment petit.
Si on demandait à une équipe de mécanicien des fluides d’installer une salle de bain, ils n’y parviendraient  pas par contre ils pourraient décrire laborieusement les phénomènes qui se passent dans les tuyaux par contre ils sont à même d’inventer les outils dont se servira le plombier.   


E/ L’EFFET-LE SENS RETROUVE D'UN MOT OUBLIE
En conclusion 
On voit ce qu’on sait, c’est notre nature d’avoir une culture, nous sommes non spécialisés, il suffit qu’elle soit adaptée. 
Donc l’effet ce n’est pas le schéma OU la nature 

L’effet c’est le schéma ET la nature :
Sur le plan psychique dans l’acte de dessiner, si on se fixe comme but la représentation, la frontière entre subjectivité et objectivité par moment s’estompe en particulier quand une partie est difficile à voir et à traiter ou quand l’œil atteint ses limites en tant qu’instrument de mesure, le schéma vient à la rescousse de l’œil et de la main. On ne peut pas dire si on sait  ou si on voit, si on est dans la projection des connaissances ou si on est dans la réception visuelle des informations, c’est absolument les deux de façon indissociable. C’est le sens, sans doute, de la phrase de De Vinci : « la pittura é cosa mentale ».     
Sur le plan conceptuel général, l’effet c’est de partir du schémas, le projeter sur le modèle, pour le voir et le formuler en faisant des choix rationnels puis enfin les « customiser »,   en français ce n’est pas « ajuster »  c’est   «  personnaliser »  c’est-à-dire capter le spécifique du modèle sur cette base solide et expressive issu des connaissances appliquées au modèle méthodiquement et qui a déjà les proportions du modèle et l’éclairage, qui justement est déjà ajusté ,base analogue aux fondations pour une maison.
Pour cette phase de personnalisation il n y a plus de règle toutes les ressources sont convoquées l’intuition la créativité qui s’exprime dans le geste, quoique de gestes préenregistrés sont forts utiles aussi, ainsi que l’expérience accumulée .A ce stade le Maître de Shane Wolf passait derrière lui en disant «  fait en sorte que ça ressemble » et il tournait les talons.
Tous les chemins mènent à Rome, mais nul ne peut ignorer les « règles du monde visuels », ce que l’inconscient cognitif requiert pour produire l’illusion de la troisième dimension, si l’on veut que l’image produise son effet. On peut appliquer des recettes traditionnelles qui sont autant d’économie (le poisson) ou mettre un point d’honneur à trouver ses formulations mais quel que soit le genre, ces principes ne peuvent pas être transgressés ni méconnus (savoir pécher) .On peut même avoir les poissons en permanence et aller pêcher quand même, pour se tester, de sorte que si on rentre de la pêche le panier vide on puisse tout de même faire un bon déjeuner.
On peut diriger la conscience sur bon nombre d’entités intérieures, mettre des mots sur ces processus pour se les approprier, mais par expérience, l’inconscient cognitif résiste à toute introspection. Il est trop en amont de tous les processus. Seul le geste traditionnel donne la réponse. «  ARS LONGA, VITA BREVIS ».
 
 Enfin, sur le plan philosophique, Einstein disait à propos du cosmos « les théories nous disent ce qu’il est possible d’observer ». Le dessin académique visant la représentation est un processus ou l’observateur est son propre instrument de mesure et ou le résultat de
l’expérience est tangible et immédiat. On peut dire à son propos « les théories nous renvoient ce qu’il nous est possible d’observer ». Le modèle renvoie le dessinateur à lui-même comme un miroir.  

F/QUELQUES REGLES DU MONDE VISUEL CONCLUSIONS

L’effet peut être employé suivant le contexte dans son sens actif (le concepteur) ou dans son sens passif (le spectateur) et même dans les deux sens en même temps indissociablement (l’artiste en action qui à la fois concepteur et spectateur de son travail) 

A ce propos Delacroix disait, à propos du dessin de Prud’hon : «Des premiers traits présentent seulement la masse confuse de son idée, mais l’effet d’ombre et de lumière est arrêté tout de suite, et, sur ces masses, il achève peu à peu et arrive aux dernières finesses ». (Les techniques du dessin par Pierre  Lavallée. Editions Van Oest 1947)

Citons également Claude Yvel, maître Français de la technique : « Au début il faut peindre par masse en évitant les détails ou accidents qu’on peindra ensuite lorsque le volume sera bien établi en se gardant que ceux-ci ne rompe le volume » (Le métier retrouvé des maîtres. Flamarion)


C’est un grand principe que Shane Wolf formule ainsi « Tout le jeu est de mettre le détail dans son contexte ».

Il faut comprendre que chaque détail n’aura de sens visuellement que dans un contexte préétabli. Il faut donc établir d’abord les grandes formes et la lumière.  

Le dessin académique est un processus de dessin par étape logique que l’on vérifie en assumant à chaque étape un taux d’erreur, l’hyper précision est une conquête ensuite la ressemblance une autre in fine c’est la cerise sur le gâteau.


Classiquement on parlait de tailler un bloc comme le sculpteur, ou de serrer le modèle (« serrer le modèle »  dixit Camille Versini élève de l’académie Louis ANQUETIN que j’ai rencontré agée de 93 ans à Neuilly sur Seine au cours de ma quête du métier)
Enfin ce que peu de gens savent c’est que le dessin rétroagit fortement sur la vision qu’on a du modèle DE Vinci disait si tout est bien en place les détails viennent tout seul dans leur juste contexte. Donc les premières étapes du dessin sont conçues pour la vision efficace et la correction. Elles sont très artisanales volontairement.

Sachant qu’il s’agit de capturer l’image rétinienne  c’est-à-dire celle qui arrive sur la rétine (précisément de la transposer « tel quel » dans les règles de l’art sur la feuille) .On n’y prête pas attention mais ce qu’on appelle voire dans le sens général est un résultat final, tout intervient y compris  la partie neurolinguistique qui focalise, focaliser est un terme du vocabulaire visuel, ordinairement on croit ce qu'on pense plutôt que de tester ses idées .C'est pourquoi avant le CP, dans les dessins d'enfant, le fonds est traité avec le même degré d'importance que le sujet. Il n'y a pas hyper focalisation sur le sujet, il n y a pas dualité sujet et fonds, ainsi les vides sont très expressifs et naturellement composés.  

La pensée est finie, la nature est infinie, on ne peut saisir consciemment ou activement qu'un seul coté à la fois, à l'image de notre constitution, de notre main non spécialisée, la pensée qui conçoit n'embrasse pas le tout car elle est utilitaire ( deux sens au verbe concevoir, un  interne et un externe ,la nature profonde du concept est d'être un outil ). Sa fonction est de discerner une forme du fonds et de se l'approprier pour en faire un outil prolongeant la main; il faut nommer la chose pour lui donner le statut d'outil et articuler une phrase pour la manipuler; mais le nom n'est pas la chose; c'est  notre nature, il faut faire avec . Il faut juste le savoir.

Par exemple, comme on a perdu la transmission du savoir-faire de l’académisme, une vision purement cérébrale a pris la place d’une vision objective, elle s’est engouffrée dans ce vide, comme l’eau s’engouffre dans toutes les anfractuosités des rochers lors du passage d’une vague.
Ainsi s’est installée une contraction sémantique entre art officiel et académisme, ces mots se sont presque fondus, génération après génération, quasiment en un seul. Si on remonte à l'origine on peut proposer à la place trois mots bien distincts , l 'académisme en tant que savoir-faire de la ressemblance, utile à tous les genres qui est un artisanat, en effet l'académie c'est l'école   , le genre : le réalisme qui est un choix artistique et qui pousse plus loin la technique figurative après l'école , l'art officiel l'art financé enseigné et montré par l'état avec l'adhésion de tout ou partie du public ou pas d'adhésion .
On éprouve dans le dessin académique l’unité possible entre le corps et l’esprit, la continuité, un peu comme si sur le plan spirituel on disait « la matière est le verbe de Dieu »
L’équivalent spirituel de E=MC2. 

On peut dire, en conclusion, que l’homme n’est ni « sapiens », ni « faber », il est les deux en même temps (et bien plus ), les deux facettes réconciliées, unifiées, dans l’action d'une même personne, dans la performance. Biologiquement c’est un artisan.