Il n'en reste pas moins que chacun est libre , en retirant « monochrome « et « Klein » de la proposition, de penser qu'un panneau monocolore bleu est de l'art "en soi" et non officiellement de l'art , bleu aussi « vibrant » que possible si l'on veut. C'est aussi l'opportunité de méditer sur le double sens de « en soi ».
Aude de Kerros : l'art caché , Sacré art contemporain , Années noires de la peinture , Imposture de l'art contemporain
Jean Clair : Malaise dans les musées , Considération sur l'état des beaux arts , Sur Marcel Duchamp et la fin de l 'art
Jeff Koons a le mérite d’être franc et cohérent, voici ce qu'il disait en 2014, lors de sa grande exposition à Beaubourg :
« Mon travail est contre la critique. Il combat la nécessité d’une fonction critique de l’art et cherche à abolir le jugement, afin que l’on puisse regarder le monde et l’accepter dans sa totalité. Il s’agit de l’accepter pour ce qu’il est. Si l’on fait cela, on efface toute forme de ségrégation et de création de hiérarchies. »
La dissonance cognitive
Depuis Duchamp,l’artiste dit ce que l'on doit voire, cependant le regardeur n'est pas obligé d'être d’accord. Si l'artiste dit à propos d'une vessie « ceci est une lanterne », on n'est pas obligé de s'en persuader. Ainsi ce « bouquet de tulipe » de Jeff Koons, visuellement, quoiqu'en dise l'artiste, m'évoque un bouquet mou de rectums. Associé à cette sinistre main coupée qui vrille, l'ensemble m’évoque visuellement le thème du « fist fucking », une ambiance organique de ce genre. D'aucuns verrons un bouquet joyeux de guimauve, d'autres une sorte de fouet, d'autres encore des ballons. En tous les cas, sauf à s'en convaincre, s’hypnotiser, à laisser le vocable « tulipe » investir le sens visuel et modifier ses références ordinaires, sauf à voir ce que l'on croit et ne plus croire ce que l'on voit, force est constater que ça ne ressemble pas spécifiquement à un bouquet de tulipes. Certes, chacun a sa subjectivité, mais en l'espèces, trop peu des caractéristiques de la tulipe sont évoquées, fusse-t-il de façon synthétique.
Et quand bien même on finirait par y voir quasiment des tulipes, il demeurera toujours une ambivalence sur ce que cela représente, une ambiguïté, une dissonance cognitive, phénomène bien étudié en psychologie sociale. Sur le plan psychique rien de tel que le clivage entre deux pôles pour fracturer la cohérence d'une personne, ainsi qu'on l'observe dans les cas de harcèlement moral. Puisque le cerveau a tendance à produire de la cohérence nécessaire à l'action et à la sécurité, puisque l'émotion de peur que l'on peut situer à l'interface du corps et de l'esprit est au fond l'émanation de l'instinct vital, en cas de clivage persistant, ce même cerveau, pour retrouver un semblant de cohérence , réduire la menace en s'adaptant à la situation, va ajuster sa pensée sur un des pôles le plus menaçant et effacer l'autre progressivement en tout ou partie ( cf. Théorie de l'engagement, syndrome de Stockholm). Il y a dissonance aussi en terme symbolique, d'une part entre le kitsch de l'objet, sa dimension et l'emplacement choisi et, d'autre part, sa fonction commémorative.
L’erreur d’attribution émotionnelle
Revenons sur l'affaire du plug anal de la place Vendôme. L'avantage est qu'il n’y a aucune ambiguïté sur ce dont il s'agit, en soi ce n'est pas une œuvre, ce n'est d’ailleurs pas non plus un sex-toy, ni un sapin de Noël puisqu’on était à Noël. En soi, c'est très précisément un accessoire qui prépare la sodomie.
Ainsi certaines « œuvres » monumentales n'existent que par les remous psychologiques qu'elles provoquent. Le plug a été placé là où des gens seraient heurtés dans leur sensibilité, soit place Vendôme, et non dans le Marais ou cela aurait pu être perçu comme ludique. Le principe s's'appelle l'erreur d’attribution émotionnelle, principe bien connu en psychologie sociale. C'est à dire que ça doit être absolument là où ça choque, ainsi les gens disent et pensent « ça dérange donc c'est de l’art ». L’ « œuvre » a donc besoin d’un contexte, l'émotion ne résulte pas d’elle-même mais de la provocation. On attribue à tort à l'œuvre cette émotion, on associe à tort les deux. Ainsi, sans s'en rendre compte, on lui concède peu ou prou le statut d'œuvre d'art, phénomène très pervers. C'est à dire que le plug en soi, dans un autre contexte, n'exprime rien, c'est juste un plug, donc ce n'est pas de l’art. Le propre minimal d'une œuvre d'art est de se suffire visuellement à elle-même. On a donc des artistes subventionnés qui sont payés avec nos impôts pour nous violer la tête…
Revenons également sur le « domesticator » qui aurait pu s'intituler plus justement « enculatoré », dans la tradition de l'approximation sémantique de Duchamp : pissotière ou ready-made ? Le « domesticator » donc fut déplacé des Tuileries à Beaubourg, au grand dam de l'artiste. On se demande pourquoi. Placé dans son contexte naturellement « moderne », n'ayant pour le moins aucune des qualités propres à un objet d'art monumental, devant Beaubourg, il passa totalement inaperçu et ne provoqua pas de tollé à l'exception de l'indignation de la SPA.
Le propre attendu d'une œuvre d’art, a minima, est de se suffire visuellement à elle-même pour porter son message quel qu’il soit, d'attirer l'attention et de transporter les émotions de l'artiste en tant que média autonome sans qu'il soit besoin par principe d’un « médiateur ». A cet égard, précisons que le médiateur explique le projet de l'artiste dit contemporain, chose inouïe dans l'histoire de l’humanité. Tout se passe en fait comme si le territoire du verbe débordait sur celui du sens visuel.
A ce propos, l'art autoproclamé contemporain, n'est rien d'autre que la prise de pouvoir territoriale de l’intellectuel sur l’art. Celui-ci se pare de l'aura de l'art. L’artiste, figuratif ou abstrait, devient volontairement et visuellement sans message ni émotion. Le froid est la marque de fabrique de l’art autoproclamé contemporain tout genre confondu. Visuellement insignifiant, il cède la place au médiateur et donc à l'intellectuel, celui-ci se rend ainsi indispensable et doit verbalement compenser l'indigence visuelle de l’œuvre qui ne se suffit plus à elle-même. Telle est bien la doxa enseignée partout : pas d'émotion, surtout pas d'émotion ! Comme le dit Jean Clair, l’artiste officiel a abdiqué sa responsabilité et son pouvoir, c'est une histoire de pouvoir, une industrie de l’art a pris sa place.
Conclusion : le totalitarisme de la pensée
Confucius disait « quand les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté ». Ainsi est-il temps que les objets retrouvent leur fonction. Au fond, la pensée scientifique nous apprend que de toutes les théories possibles appliquées à un objet, seule doit être retenue celle qui est efficiente. Un plug, ce n’est ni un sapin ni un sex toy, c’est précisément un accessoire nécessaire à la sodomie. De la même façon, si on remonte dans le temps à Duchamp, dont se réclame Jeff Koons, une cuvette ce n'est pas non plus un ready-made, ni une cuvette, si on met le juste nom sur la chose et qu'on la ramène à sa fonction à et son utilité, ce qui est le plus important, c'est une pissotière. Tout le reste, toute autre spéculation, n'est que l'émanation du plaisir morbide de l'intellectualisme, pâle copie de l'exercice de l'intelligence et du discernement. Enfin, il est à noter que toute l'ambivalence résulte là aussi du contexte, notamment du fait que la pissotière soit officialisée par sa présence au musée.
Ainsi insidieusement il a été instauré le totalitarisme de la pensée : une partie devient le tout. Le geste d'exposer une pissotière devenu art officiel donc exemplaire, contient en germe la négation de l'autonomie du sens visuel et de l’émotion comme vecteur possible de connaissance : Je vois et je crois ce que l'on me dit et ce que je vois ne compte plus. C'est symbolique ou psychosociologique que cette pissotière soit devenue une icône d'une certaine gauche sociétale embourgeoisée et du marché mondialisé. Une pissotière est ainsi devenue monument de l'art officiel, un symbole exemplaire et impératif de l’intellectualisme, sanctifié par l'autorité, par une abondante littérature et par sa présence au musée. Elle est icône devenue en tant que telle fortement prescriptrice en termes d'intégration sociale, portant l'injonction au chic distancié sociétal.
Pour ne pas être taxé de « complotiste », on se bornera à constater une belle série dans l’art contemporain monumental : plug, vagin de la reine, domesticator, … il semble bien que la force de cette subversion et de la subversion en général, soit de paraître anodine, de se cacher sous divers masques : celui de la libération, de l’humour, du questionnement et même de l'autocritique partielle. Au final, tout se passe comme si le but était de nous faire renoncer à nous même par touches successives, chacun jugera… « le diable se cache dans les détails. »
Ainsi pourra t'on peut être un jour remercier Jeff Koons de nous avoir libéré et déconditionné de l'emprise délétère de la pensée de Duchamp en la poussant jusqu'au bout de façon finalement assez naturelle et décomplexée.
L’art contemporain est un art officiel caution esthétique de la société de consommation
- Rien n'est jamais sans conséquence. En conséquence, rien n'est jamais gratuit
- Quand les mots perdent leur sens les gens perdent leur liberté
- Qui comprend le nouveau en réchauffant l'ancien peut devenir un maître (Confucius)
Supposons que de tout temps l’art officiel a été au pouvoir ce qu’aujourd’hui le marketing est à la marque c’est le fil conducteur de ce petit essai sur l’art autoproclamé contemporain et officiel.
Retour à l'envoyeur à M. Bourdieu et aux "french theories"
L’art a toujours été un art officiel, des pyramides, du buste des empereurs romains en passant par les cathédrales, par Florence et les Médicis par Louis XIV jusqu'au XIX
ème siècle et également l'art primitif qui obéi aux canons de chaque ethnie et qui est un vecteur d’identité, Le nazisme ne peut pas servir de référence pour penser l'art c'est lui faire trop d'honneur et ce n'est pas aimer ni servir l’art. Simplement l'art a son autonomie car il survit aux commanditaires et il ne reste que la beauté des réalisations qui profite aux générations suivantes. De nos jour l’art officiel est l’art autoproclamé contemporain, insidieusement par son absence symbolique il semble vouloir nous habituer au mépris de classe oligarchique afin que celui ci soit intériorisé en tant que norme, il semble anodin par sa vacuité, mais son absence symbolique est le comble de la violence symbolique (au sens de Pierre BOURDIEU), cette vacuité officialisée exprime la fin de l’autorité, de l’exemplarité, de l'art, de l’éducation, de l’élévation personnelle et sociale par le talent, de la culture, de l’histoire… et surtout pas d’argent, cela semble dire :
"allez débrouillez vous …allez allez circulez ! il y a plus rien à voir !"
Pierre BOURDIEU :
"La violence symbolique est une domination sociale. C'est un processus de soumission par lequel les dominés perçoivent la hiérarchie sociale comme légitime et naturelle. Les dominés intègrent la vision que les dominants ont du monde. Ce qui les conduit à se faire d'eux-mêmes une représentation négative."
Un art officiel désigne par analogie ce qui officiellement beau et vrai, ce n'est jamais sans conséquence car personne ne veut être désigné comme vulgaire et dans le faux et être exclu de la cité. Ce qu’on appelle aujourd’hui les codes. L’esthétique, la mode, soit
"le chic", autrement dit la manière d'être officielle donc socialement admise et identifiable fait le passage entre l'art et la manipulation sociale, entre le symbolique et le politique.
On sous-estime la puissance du symbole. Ne laissons pas l'iconologie et la sémiologie aux publicitaires. Toute image contextualisée dans un espace public et officialisée par une autorité porte un message. Une image provoque des associations et peut avoir plus d'impact qu'un discours car les suggestions émotionnelles qu'elle provoque échappe aux défenses conscientes. Beaucoup de phénomènes se passent en deçà du conscient peut être les plus déterminants. Ainsi toute approche objective (ce qui se passe) devrait à mon sens se doubler d'une approche subjective (ce que je ressens), soit allier l'intelligence analytique des faits (le vrai) et l'intelligence instinctive incarnée vitale émotionnelle (le bon, c'est bon ou mauvais pour son existence, c’est binaire), celle-ci ayant le dernier mot et devant départager, car in abstracto, sauf cas extrême, tout se vaut. Il s'agit de voir ce qui est montré, de voir hors de soi, objectivement, la proposition sociale et dans le même instant, dans un continuum psychosocial, en soi, subjectivement, l'impact de cette proposition sur notre constitution individuelle.
Quelques ressentis entre subjectivité et objectivité, liste non exhaustive…
Aujourd’hui le monde est une entreprise la culture dominante ou qui entend l’être est la
"culture d’entreprise" et l'art officiel, l'art contemporain est à son image du harcèlement moral (soit de la dissociation cf. double contrainte) et la contre culture est devenu son instrument, elle fournit un instrument adéquat pour dévaluer la culture à ses propres yeux. L'art qui s'autoproclame contemporain devrait t'on dire plutôt que art contemporain, ainsi qu'il s'intitule lui même dans toutes ses manifestations (écoles, médias, institutions muséales), contemporain est un terme qui renvoie à l'histoire de l'art qui est ainsi privatisée.
Le prince est aujourd'hui un commerçant, l'art est donc à son image et sert ses intérêts, le prince (aujourd’hui le commerçant, il a aujourd'hui les moyens pour se payer l'art) imprime sa marque, c'est psychologiquement et socialement logique, c’est psychosociologique.
On peut se demander quel est, sinon le mobile au moins la dynamique interne, le moteur, l'utilité pour les tenants du pouvoir mondialisé, dans le contexte contemporain de cet art officiel ? (En règle générale le pouvoir ne contrôle pas tout mais il favorise ce qui le favorise, inhibe ce qui est contraire à son intention, il est le maître du licite et de l’illicite sociétal, et influe par petites touches indirectes dans toutes les opportunités qu'offre la situation générale. C'est une intention. Chacun comprend ce qu'il a à faire dans sa sphère d'influence.) Je le rapprocherai de la publicité dont un publicitaire me disait que son but était
"d'organiser et de gérer la frustration". (soit canaliser l'énergie vers la consommation, énergie dont on fait en sorte qu'elle soit inemployée,
"l’envie crée le besoin" grand principe du commerce : faire en sorte que le désir qui est énergie au fonds, se cristallise sur un objet, et se transforme en pulsion d’achat irrépressible, principe qui se décompose en techniques élémentaires de manipulation ou communication, suivant la finalité, suivantes : réactance, erreur d'attribution émotionnelle et effet d'exposition. CF. Bibliographie : Robert Cialdani
"influence et manipulation"
Un second effet est d'habituer hypnotiquement (suggestion et force de l'habitude) les gens au fait qu'il est nécessaire que d'autres pensent pour eux non pour parti, conjointement, ce qui peut être utile, mais totalement, c'est le principe d'expertise ou de monopole de l'intelligence. La suggestion est
"je sais ce qui est bon pour toi, mieux que toi et sans même avoir à te consulter". Cela puisque c'est un art cérébral qui nécessite une initiation, qui assume qu'il est inaccessible au
"commun", du même coup l'émotion, l'instinct le cœur sont dévalorisés en tant que vecteurs de connaissance puisque ils ne sont pas requis et ostracisés par cet art officiel qui donne le ton.
Un autre effet infantilisant est le suivant, le consommateur est modélisé en enfant puisqu'il doit laisser libre cour à ses pulsions : sachant que nous sommes constitués de telle sorte qu'il nous faut pour exister pleinement sinon repousser les limites au moins se confronter aux limites, en tant qu’art officiel reconnu par l'institution et le marché l'art contemporain exprime le fait que l'autorité se charge de sa propre subversion de sa contradiction. Papa est
"cool" papa est un ado lui aussi mais il n'a pas de sou.
Enfin on peut parler de sidération, mais on comprend mieux si on parle de découragement, dans le commerce, dans sa forme la plus agressive, comme il s'agit de faire de la marge, il s'agit autant de dynamiser l'acheteur que de décourager le fournisseur, si on
"casse les arguments du fournisseur, on le casse", si on casse son esthétique, en lui démontrant que socialement elle est obsolète, par l'exposition permanente à de grands monuments officiels, on le casse aussi, plus en profondeur encore. Il y a clivage dans le sens que c'est soi le plug anal ou le vagin de la reine que l'on nous met sous les yeux, qui est de l'art d'aujourd'hui et on est de son temps mais on se trahit un peu soi même ou c'est Versailles mais la suggestion est que quelque chose nous échappe, on est un peu
"has been", dans tout les cas on est dans une position déplaisante et dévalorisante (harcèlement moral) D’autre part en terme d’exemplarité le message est clair, on n’a pas besoin de talent, il n’y plus d’ascension sociale par le mérite, soit on est du bon côté soit pas, si on est du bon côté on peut gagner sa vie en couvant un œuf, bel exemple !
C'est la civilisation de la consommation et de la déambulation, en ce sens l'art dit contemporain fournit l'esthétisation adéquate, l’histoire nous apprend que toute propagande se double d'une esthétique. Si on déambule toute une nuit blanche (budget 1.2 millions d'euros) devant des objet d'art de peu de sens, il devient chic et élégant de déambuler (cf. théorie de l'engagement) puisque ce sont des objets d'art sanctifiés par le musée et par l’ autorité du marché (autorités sociales cf. la pulsion d’emprise sociale), or déambuler ne mène à rien, le vide mène à l'envie et l'envie mène au besoin (cf. L’envie crée le besoin, c'est bien connu dans le commerce) Globalement, vu dans sa fonction sociologique ou ce qu'elle devrait être, l'art contemporain est l'art frustrant, émotionnellement, sensorielle ment, spirituellement. La frustration déséquilibre, elle crée une sorte d'appel d'air et la vitalité se concentre alors dans ce qui reste possible, l'envie d'obtenir une chose ou une autre. L'art contemporain est une publicité générale pour la consommation.
La déambulation hébétée devant l'art contemporain valorise (on doit se trouver beau et intelligent quoi que l'on fasse sinon vraiment beau et intelligent au moins net, propre et socialement intégré) et légitime et entraîne à la déambulation insatisfaite dans les centres commerciaux et les longs couloirs de commerces des centre ville.
Petite conclusion temporaire
La liste n’est pas close des effets de cet art officiel en creux financiarisé, creux plein d’utilités psychosociales. La seule consolation c’est qu’on peut observer in vivo et dans le temps présent l’importance d’un art officiel en terme d’influences, de légitimations de toutes sortes. Aujourd’hui il s’agit d’un non art qui s’impose, qui prend toute la place de ce qui devrait être, qui occupe le terrain, terrain qui doit rester en friche, il peut ainsi faire office de marqueur pour l’étude dans le temps présent du phénomène d’art officiel.
A toutes les époques l'art officiel a été une sorte d'échange entre un intention du pouvoir, protecteur de arts, et une adhésion du public flatté dans son ego et séduit et éduqué par la beauté des propositions architecturales, picturales, sculpturales. Ce qui est trompeur est que l'art contemporain est un art officiel à sens unique dans le sens qu'il n'a pas l'adhésion du peuple car il ne donne rien, c'est un art officiel qui ne s'assume pas en tant que tel, c'est un art officiel subliminal au service de la promotion du vide.
A propos de sidération ou de découragement, l'art autoproclamé contemporain est bien du mépris de classe d'un nouveau genre, pire que tout ce qu’on a connu, comme on a tous les leviers, on est les maître de la valeur et on peut transformer de la m… d'artiste en or et réciproquement de l'or d'artiste en m… évidemment le mépris de classe est un accessoire indispensable vis a vis de ceux qui ne sont plus des artistes du seul fait du " prince", c'est plus qu'un accessoire, c'est une clef de voûte de ce drôle de jeu de rôle , tout se passe dans cette surface transactionnelle ( cf. ANALYSE TRANSACTIONNELLE ), pour que le non-art soit l'art il faut que l'art soit le non-art.