samedi 26 octobre 2019

LE "SENS"

Notre constitution est ontologiquement incomplète, non spécialisée, au regard de celle d’un félin, par exemple, qui a tout en lui vis-à-vis de la survie . C’est donc logique que notre cerveau produise du sens en réaction à l’environnement à chaque instant , notre perception n’est pas ou peu prédéterminée tout comme notre main est incomplète du point de vue de la survie si elle n’est pas prolongée d’un outil ou d’une arme, biologiquement nous sommes des artisans , il nous faut nous spécialiser , tant individuellement que vis à vis du corps social . Rien n'est immédiat pour l'homme dans son environnement , quand bien même il ait atteint  un age ou il aura accumulé une expérience et une culture adéquate pour le décrypter, il lui restera , chaque jour, à élaborer et improviser des stratégies des survie adaptée . La peur qui est au fond l’émanation de instinct de survie  prend donc logiquement pour nôtre espèce la forme de «  la peur de l’inconnu » d’où résulte cette production incessante de pensée . 

Production de pensées d’autant plus frénétique qu’elles sont inefficace en terme d’action, d’expérience acquise, et de résultat , tant sur le plan social que sur le plan intérieur de l’équilibre   . 

 Les mots  eux-mêmes sont des outils , des marqueurs de nos circuits neurologiques . Les neurosciences nous apprennent que la zone cérébrale qui régit le projet est proche de celle qui régit la motricité ou les motricités ( LURIA )   . Ainsi « sens » a trois significations , les sens , le système cognitif puis  le sens , la rationalité et enfin la direction qui implique une notion de mouvement , d’action. Par analogie, assez proche, cela renvoie au beau , à ce qui est intelligible, harmonieux , exploitable par les sens ,  ce qui plaît aux sens , les activent utilement , le contraire du chaos cognitif  ( et nécessairement en rapport avec le contexte si on généralise la question artistique aux affaires courantes )  ,puis au vrai , la pensée adéquate improvisée en réponse aux stimulus et enfin au bon ,le résultat de l’action  afférente . Les trois notions étant prises de façon indissociable. 

Quand les idées ne sont pas vraies, les mots ne sont pas justes ; si les mots ne sont pas justes, les œuvres n’ont pas lieu ; si les œuvres n’ont pas lieu, la morale et l’art ne vont pas bien ; si la morale et l’art ne vont pas bien, la justice ne s’applique pas bien ; si la justice ne s’applique pas bien, la nation ne sait pas où elle doit poser son pied et sa main Confucius ( il a posé un rapport entre sens et motricité )