samedi 8 octobre 2022

PHILO ( Phénoménologie de Husserl, essai de fondation de "l'anatomisme" et de la "subjectivité générale d'espèce" )

   PHILO (Phénoménologie  de Husserl,   essai de fondation de "l'anatomisme" et  de "la subjectivité générale d'espèce"  L'ANATOMISME pour une pré-anthropologie aculturelle ou anhumaine des facultés nécessaires de l'espece humaine )

Yves Coppens, paléontologue et professeur au Collège de France, disait :

“Ce qui définit les préhumains, c’est le redressement du corps et la bipédie qui l’accompagne .La complication de son cerveau fait surgir ce stade nouveau de réflexion que l’on appelle conscience. L’Homme invente alors la culture : toutes les facettes intellectuelles, techniques (il taille désormais délibérément la pierre ; il en change donc la forme de manière volontaire pour son profit), esthétiques, éthiques, morales, spirituelles. On dit parfois « plus, c’est quelquefois différent ». Ici, c’est le cas – un petit peu plus de complication cérébrale produit un autre état, une matière pensante."

 

 Au fond la res extensa est bien plus l'esprit que le corps ,le corps pris ( "pris" , toujours la main associée à l'esprit ) en tant que corps vivant et non simple matiére , il se heurte a toutes sortes de limites et de necessités tandis que l'esprit peut se projeter à l'infini dans le temps et l'espace par l'imagination, la projection et l'anticipation. 

On peut inverser la proposition de Descartes , j'ai un corps donc je suis , la source de tous les determinismes est le corps. Pour traiter de l'ambiguité de l'emprique et du transcendental chez l'homme on peut tenter de le considerer un instant de l'extérieur en objet , un instant d'époché ( suspension du jugement en phénoménologie cf.Husserl ) est requis car cette représentation va à rebours de toute la culture occidentale . Autrement dit il s'agit de le considerer dans une réduction inédite à la biologie ( focal sans à priori qui est priori la condition d'une éventuelle théorisation inédite et unifiante cf.Husserl ) , en bref comme un sorte d'animal , 

Du point de vue biologique le cerveau est au service du corps et non l'inverse  et tout prend sens dans la perspective de la survie. Il suffit de poser que la pensée conceptualisante en tant que faculté, associée à celle nécessaire de l'apprentissage, est le pendant cérébral de la main ,impuissante au regard de la survie, si elle n'est pas prolongée d'un outil ou d'une arme. Du point de vue de la biologie l'homme à l'origine au sein de la nature est un artisan.

Dans cette perspective la préhension nécessite la compréhension à cet égard voire l'intelligence  remarquable du poulpe et de l'éléphant. Il se peut aussi que le langage soit l'image de notre motricité , non seulement la micromotricité de la main ,celle qu'en tant qu'artisan ou chasseur  nous  devons choisir  librement à titre de spécialité éxistencielle , mais plus généralement de toute forme de motricité ou de mouvement. Au fond qu'est ce une phrase sinon une séquence motrice librement choisie et conçue ? La préposition cum de comprendre vise le verbe , litteralement on prend avec le verbe, on prend la chose avec le nom de la chose . Le verbe médiatise le monde à l'image de notre main dotée d'un pouce opposable qui fait d'elle une sorte de pince. En ce sens" Toute conscience est conscience de quelque chose " ainsi que le remarquait Husserl en tant qu'intuition fondatrice de sa philosophie , toute conscience est prise d'un objet par " la main dans la tête "  par le biais de son concept.  Le langage vu sous l'angle reflexif  comporte deux mots éssentiels à cet égard "concevoir" et "saisir" , ils impliquent symétriquement la main et le cerveau .On peut, si on veut, généraliser au mot "discernement" en rapport avec la vision et la nécessité vitale humaine de pouvoir distinguer un objet d'un fond indéterminé pour en faire un outil .  C'est là sans doute le sens profond de l' "intentionnalité " de Husserl.Il ne s'agit pas ici d'une réification de la conscience car si on admet qu'elle sert le corps , le corps étant un donné, la conscience, en tant que principe et phénomène, est aussi un donné dans sa possibilité même en tant que faculté. Donc par transitivité, tout comme le corps procède de la nature, elle procède logiquement  d'une conscience plus vaste dont on ne peut rien dire en pure philosophie, sauf que l'homme en est témoin dans une version adaptée à sa forme particulière d'être comme il est dit plus haut. Il en est témoin simplement du fait que "il est là" ( dasein) et la conscience aussi indissociablement.   


Ainsi si on considere l'anatomie humaine non spécialisée pour remonter au cerveau , à la pensée conceptualisante en particulier on peut trouver que cette faculté est dans un rapport de nécéssité avec le corps non spécialisé, un instant d'époché et d'humilité est requis pour envisager cela ,car depuis des siecle on s'enorgueilli de notre forme de pensée mais au fond elle compense la faiblesse du corps.

Dans cette reduction au fait biologique et cette perspective le transcendental est l'emprique de l'espece humaine . Le plus qu'on puisse faire ce sont des corrélations et des modèles efficients mais non absolus. On retrouve egalement la nécessité dans le theme du sens.

En derniere analyse .en correlant de cette façon le corps et l'esprit, on peut identifier la conscience et la nature , le sujet et l'objet dans la suite du philosophe Schelling qui écrivait, en alternative à Kant :

„La nature est l’esprit visible, l’esprit la nature invisible “ 

 "La nature doit être l'esprit visible, l'esprit la nature invisible. C'est donc ici, dans l'identité absolue de l'esprit en nous et de la nature hors de nous, que le problème de la possibilité d'une nature hors de nous doit se résoudre" 

"L’alpha et l’oméga de toute philosophie est la liberté.“

— Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling.

Quant aux sens , ils secontentent d'amener l'information sur le monde au cerveau, ce sont eux qui dans leur forme specifiquement humaine, en tant que subjectivité générale d'espèce, façonnent le monde propre de l'homme ( cf. le concept d'UMWELT de Jakob von Uexküll ).Notre corps est si peu spécialisé qu'il nous faut donner du sens à cheque situation pour s'y adapter ,à  contrario  un felin qui a tout en lui vis à vis de la survie perçoit son monde propre de façon immédiate  en termes de proie et de chasse . Il se peut que la conscience conceptualisante soit à l'homme ce que l'instinct est à l'animal.A cet égard le mot "sens" désigne ( désigner est aussi un mot qui indique une corrélation au sens de Husserl entre main et cerveau ) ou vise tout autant les sens , la signification, que la direction, autrement dit le mouvement et le projet.

Enfin les questions de l'art et du sens posent la question suivante : jusqu'où entre la nature dans le sujet ? Commence t'elle simplement au-delà de ses sens et face à eux ? Le sujet n'est il pas en entier dans la nature, n'est il pas un objet qui s'ignore y compris en tant qu' objet conscient. Concernant l'art, les transcendantaux du corpus  formé par  le vrai, le bon et l'harmonieux pris ensemble indissociablement en systeme, qui en ce sens synthétique modèlisent l'art et le beau, nous appartiennent t-ils en propre ?

Sont ils des a priori de la connaissance consistants en tant que présents au sein de tout ce qui est , sauf à les considérer dans le rapport de la morale, ne sont t'ils pas des modalités de toute existence en tant qu'existence ? Ce qu'on attend de l'art et de la poésie est qu'ils nous déroutent et portent, via la forme accomplie, le sens de façon  au sens strict extra-ordinaire . Au fond on en attend un instant d'époché au sens de Husserl, autrement dit un instant de silence de la pensée, de pure présence.

  • "Quiconque veut vraiment devenir philosophe devra une fois dans sa vie se replier sur soi-même."disait Husserl.

En conclusion : 

Ce que je pense profondément c'est qu'entre le transcendantal et l'empirique il n'y a pas de différence de nature mais une différence de degré sur l'axe de la complexité .Il suffit de regarder en face la dualité onde corpuscule , la polémique Einstein Bohr entre mécanique relativiste et approche statistique , bref en science une chose peut être son contraire . Du point de vue de la connaissance il n'y a pas d'absolu ni même un semblant d'unité . Par contre du point de vue utilitaire chaque discipline reste efficace dans son domaine d'application dont elle est issue , typiquement on ne sort pas de la superstructure de l'empirisme .
        Il se peut que la cause premIère ou raison d'être de ce paradoxe apparent soit le fait que le cerveau est à l'image du corps et à son service fondamentalement, et par conséquent constamment en train d'élaborer un geste de la main " dans la tête " . d'où l'intuition de l'importance de ce fameux "lacher prise".
       Au fond, l'évidence apodictique recherchée par Husserl aprés Descartes pour un fondement des sciences, s'identifie à la nécessité ( ANANKE,  déifiée chez les Grecs , originellement ce qui commande même aux dieux . Ce qui ne peut pas ne pas être ou ce qui ne peut pas être autrement qu’il n’est. ) En ce sens la proposition " le cerveau est au service du corps et non l'inverse, dans cette perspective, la préhension nécessite la compréhension" constitue un axiome .

commentaires supplémentaires :



*cher MG , j'ai dit le cerveau ( précisement le cerveau en tant qu'organe ) au service du corps dans l'autre sens ça marche aussi , mais c'est archi dejà vu, la on inverse la perspective un instant,
il faut partir du corps, autrement dit humblement ( "l'humilité est la voie " citation de William Clapier ) de très bas pour voir le sommet , en tout cas moi j'intuite mieux la question de l'incarnation de cette façon.
*MG je ne voulais pas faire de théologie dans ce texte mais dans un autre j'avais proposé :
"la matière est le verbe de dieu et la pensée créatrice est une étincelle divine adaptée à la forme humaine", j'aime assez ça réconcilie l'immanence et la transcendance .( le mot clef c'est "forme" si je peux me permettre une indication )." La pensée est matière " disait Krishnamurti, en la distinguant de l'esprit , autrement dit elle est réifiante par nature, c'est sans doute tout simplement sa fonction .

*. C'est logique, mais la possibilité même de la logique , du transcendental s'explique peut être par la généralisation des besoins de notre motricité non spécialisée ( toujours la necessité in finé). Un enchainement logique efficace n'est il pas par essence un enchainement moteur orchestré efficacement a priori en vue de  son accomplissement ? 



,

                                                                     
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burandelo

 Le cerveau  organe est au service du corps en majesté, 

le concept le meut dans le bon sens, lui est utile. 



La beauté n'est pas un concept c'est sa beauté,







1/11
L'huile est le beau et l'eau  la nécessité,
Ananké, les forces qui commandent même aux Dieux.
Quand la fleur s'ouvre au temps radieux.
En tout temps et en tout lieu.
Elle est à l'œuvre quand l'eau chasse l'huile .
Mais l'eau ne donne pas la félicité.

2/11
Reste le beau en suprême onction .
Quand l'eau reste à sa fonction.
La forme accomplie porte le sens.
Tel l'enfant et la rose innocente.
Elle seule enchante les sens ,
qui amènent notre monde propre à la conscience.

3/11
La nature est l’esprit visible, 
l’esprit la nature invisible.
Ainsi  le sens découvre sa forme.
Comme l'eau la cavité qui la borne.

4/11
Ratio et necessitas convertuntur,
la préhension et l'appréhension   
nécessitent la compréhension,
d'une espèce sans spécialisation,
c'est là toute l'aventure.
Le savoir n'est pas seulement possession,
lacher prise et du lest pour l'élévation,
être ou exister telle est la question.

5/11
La pensée est matière,
à l'image du  double mot matière.
Le plus souvent elle est science sans or,
juste outil nécessaire à notre faible forme de corps.
C'est pourquoi le silence est d'or.

6/11
Pour s'écouler l'énergie de vie désire son verbe choisi,
Comme le fleuve, son lit, ses berges fleuries.
L'égo est un mot chargé de valeur et d'envie.
Il en oublie souvent sa source infinie.

7/11
L'un, indissociablement vrai bon et harmonieux, est nécessaire à l'être. 
Tout comme l'être l'est à l'un, autre nom de Dieu,
l'un pur et seul n'est rien, tel le coeur sans corps ni mains.
La matière est le verbe d'amour de Dieu,
et le concept une étincelle divine adaptée à notre main.

8/11
Notre nature est d'acquérir une culture d'artisan laborieux.
La main dans la tête saisit, conçoit, synthétise, discernent les yeux.
Le trine discernement sépare monde et chaos, fond et forme.
Autre nom de l’entendement, il est un don des cieux.

9/11
Le cerveau  organe est au service du corps en majesté, 
à tout étant il donne le triple sens , jamais futile,
le concept le meut dans le bon sens, lui est utile. 
La beauté n'est pas un concept c'est sa beauté,
quand les sens , le coeur et l'idée sont en coherence, 
elle apparaît à la conscience subtile.

10/11
Autrement que son alter ego le concept encensé,
dans le silence de l'ego déconcerté, la beauté fait sens.
En toute chose, il nous faut trouver la beauté après l'essence .
Volonté et verbe mariés ensemble dans le sensible engendrent conscience .

11/11
Le vrai est matière et forme , le bon  moteur invincible, l'harmonie  finale ....
De toute création, par trois modes du sens indivisible, voilà l'arôme ancestral .
L'eau s'écoule , de la source invisible, le beau est symptôme initial.
De tout amas d'atomes, l'en soi indicible est sa juste idée banale .
Le beau symbole , objet sensible, est sujet en nous tel un cheval .
Le beau est irreductible à ses modes, être présent, indivisible un et total .
Image visible en tout étant de l'être invisible et primordial .



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1/2 un retour critique :

Patrick Burandelo Je ne vous cacherai pas tout d'abord mon admiration pour vos poèmes. J'ai envie de dire : "bravo !". Par ailleurs, je ne vois pas comment l'on ne pourrait pas partager votre profonde analyse de la beauté. Elle n'est ni un fait social ni une opinion qui dépendrait de l'avis du seul individu. C'est seulement sur votre point n° 2 que je serais plus réservé même s'il peut s'autoriser d'un très grand philosophe, à savoir Bergson. Ce dernier vous donnerait entièrement raison : on peut trouver un ancrage des concepts et, par delà, du langage, dans la pratique et plus exactement la technique. Ils permettent de mettre de l'ordre, d'organiser le réel et ainsi d'agir. Ils sont, comme vous dites je crois comme une "main intérieure". Du coup, il y a solution de continuité entre la nécessité pour l'homme de s'adapter afin de vivre et l'intellect d'une part et entre l'intellect et le cerveau d'autre part, ce dernier n'étant jamais qu'une partie du corps. Il reste que l'on peut considérer les concepts tout autrement et, même oserais-je dire, qu'on le doit. Certes, l'étymologie pourrait aller dans le sens que vous indiquez : "capere" (prendre, capturer, saisir) et même l'allemand (begreifen) indiquent bien comme un acte mais s'agit-il réellement d'un acte technique ? Ce qui est saisi avec un concept, c'est un certain sens, une certaine idée au sens général, toutes "choses" qui présentent un intérêt par elles-mêmes indépendamment d'une action possible. Husserl, que vous connaissez visiblement bien, n'emprunte pas la voie bergsonienne tant la réduction, par exemple "eidétique" - terme significativement platonicien - qui résulte de la suspension (époché) de la thèse du monde (et là la filiation avec Descartes est transparente, elle est même revendiquée), met en évidence une sphère de pensée qui n'appartient pas au domaine de la nature. Elle ne peut être expliquée à partir de l'adaptation. Certes, même en cette acception, la beauté ne peut être expliquée à partir du seul concept ou de l'intelligence mais on pourrait vous opposer qu'elle ne relève pas non plus de la seule sensibilité même si votre conclusion est tout à fait cohérente par rapport à votre point de départ (en effet, si le concept est moyen d'action, il est sans rapport avec la beauté ou la beauté est sans rapport avec l'intelligence). Il me semble qu'un philosophe comme Kant qui a tant analysé la notion de beauté pourrait être plus éclairant : elle n'est ni purement intellectuelle (en ce cas, elle relèverait de la science) ni purement sensible (en ce cas comment faire la différence entre elle et ce qui est simplement agréable ?) ; elle correspond au libre accord entre l'entendement (l'intelligence) et la sensibilité, c'est leur libre jeu qui s'entretient lui-même qui provoque ce plaisir bien singulier qui ne peut être confondu avec l'appréciation intellectuelle d'un géomètre ni l'agréable goûté par les seuls sens. C'est à ce point de vue que le beau a bien un sens spirituel, tout en étant inséparable des sens

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2/2 un commentaire 

L'expérience du beau est par delà la nécessité, l'agréable et le contingence .
Kant parle ainsi du sublime qu'il distingue de l'agréable ( saur erreur ) .
Elle est pour l'homme l'expérience de l'unité de son être.
Cela advient quand sens, raison et cœur sont en cohérence ce que l'on peut désigner respectivement par harmonie vérité et bonté.
Ainsi c'est pour l'homme l'expérience de l'être et, au-delà de lui , de l'ordre du monde en soi et de son unité auquel il participe par la médiation de la beauté.
Tout étant est vrai en tant qu'il est régi par une essence ( cause motrice et matérielle exemple ADN ) , bon car c'est un donné ,
harmonieux sans quoi il se décomposerait ( cf. Parménide l'être est et le non être n'est pas, cf aussi les causes formelles et finales d'Aristote )
Plus abstraitement :
Le vrai et le bon et l'harmonieux sont des modes de l'être et sont propres à l'homme en tant que microcosme ( cf. les trois cerveaux, sens emotion raison ) et à tout étant en dernière analyse et ainsi nous replacent dans le monde via l'expérience du beau.



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